Le chef de l'Etat indique que la relance ne peut se faire que sous l'angle de la concertation entre toutes les parties. «Le sport de compétition doit faire l'objet d'un examen approfondi par le gouvernement.» Ces propos sont du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, qui les a prononcés hier matin à l'occasion de l'audition qu'il a consacrée au secteur de la jeunesse et des sports. Apparemment, le chef de l'Etat veut redonner plus de «consistance» à ce sport de compétition, tant il est vrai qu'il ne répond pas aux objectifs que l'on attend de lui, notamment dans la promotion d'une élite performante et suffisamment représentative à l'échelle internationale. Il est un fait établi que la compétition sportive en Algérie est entrée dans une sorte de routine avec le risque encouru de la voir s'encroûter et perdre ses valeurs promotionnelles et incitatives à l'exploit sur le terrain. Le président de la République ajoute que l'examen en question doit se faire «de concert avec le mouvement sportif pour dégager des solutions en vue de son développement mais aussi de son assainissement, et afin d'en éloigner la violence qui en pervertit l'esprit et porte une atteinte intolérable à l'ordre public». Sans le nommer, il vise, spécifiquement, le football sachant que c'est la discipline sportive qui sème, le plus, le trouble à l'ordre public et donne naissance à de graves dérives sur le plan de la violence tant dans les stades qu'en dehors de ceux-ci. On retiendra ici que le chef de l'Etat veut associer le mouvement sportif national, représenté par le Comité olympique, les Fédérations, les Ligues et les clubs, au débat qui doit s'instaurer en vue de la relance de la pratique sportive. Il s'agit là de partenaires incontournables si le gouvernement veut mener à bien sa mission. Lors de son intervention, hier matin, à l'occasion de cette audition, le président de la République a accordé une extrême importance au système éducatif et à la pratique sportive à l'école. Selon lui, c'est en développant le sport à l'école et à l'université que l'on parviendra à une relance de la compétition sportive organisée et gérée par les Fédérations. Le chef de l'Etat fait ressortir que le pays dispose d'un réseau d'infrastructures sportives suffisamment dense puisque nous sommes passés de 1 520 infrastructures sportives en 1999 à plus de 6000 en 2007. «Nous devons poursuivre la densification du réseau des installations sportives d'une manière rationnelle en veillant, notamment à doter toutes les localités d'installations sportives de proximité», a-t-il souligné. M.Bouteflika a, également, abordé le problème du financement du sport, indiquant que «les mécanismes d'aide publique au sport doivent être réexaminés. L'apport des collectivités locales s'est réduit et devient aléatoire, du fait des multiples charges pesant sur elles. Le gouvernement doit donc étudier les moyens d'alimenter le Fonds national dédié au sport, y compris par des concours budgétaires directs». Enfin, concernant le sport d'élite et de haut niveau, il affirme qu'il «doit bénéficier d'un appui plus engagé de l'Etat au nom de la collectivité nationale qui en attend légitimement des résultats».