De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Durant la période s'étalant de 2001 à 2004, la wilaya de Béjaïa a accusé un grand retard dans la réalisation des plans publics d'équipement qui touchent des secteurs névralgiques comme l'habitat, les infrastructures de base ou les travaux publics. Les services de la wilaya, les élus locaux et les opérateurs économiques de la région ainsi que les animateurs de la société civile ne cessent depuis d'appeler à l'accélération de la cadence sur les chantiers ouverts pour rattraper le temps perdu. Dans le cadre du plan quinquennal (2004/2009), la wilaya a été pour rappel créditée de 12 opérations d'investissement étatique, totalisant une enveloppe de 7 721 000 000,00 DA, dont 66% sont engagés. Ces opérations ont pour but la prise en charge de l'aménagement et de l'amélioration urbaine des chefs-lieux de communes, aménagement des axes structurants et la viabilisation des plans d'occupation du sol. Dès son installation dans ses fonctions, le wali a organisé plusieurs rencontres élargies à tous ces segments pour, dit-on, coordonner leurs efforts dans l'objectif de matérialiser les projets en question et de donner un contenu concret aux efforts consentis par l'Etat pour le développement local. Une réelle amélioration a été enregistrée, mais cela reste insuffisant de l'avis des populations qui attendent avec impatience la réception de tous les ouvrages projetés. L'habitat constitue à ce propos un dossier sensible. De 1999 à 2008, la wilaya a bénéficié de plusieurs quotas de logements totalisant plus de 45 911 unités toutes formules confondues. 23 243 ont été réceptionnés, 17 219 sont encore en phase de réalisation et 6 855 ne sont pas encore lancés. Les entreprises retenues ont vraiment du pain sur la planche. Pour l'année 2009, des crédits supplémentaires ont été dégagés pour la construction de 12 199 appartements dont 6 000 logements sociaux. Lors de sa récente visite d'inspection dans la wilaya, le ministre de l'Habitat et l'Urbanisme n'a pas été tendre avec les promoteurs immobiliers et les entrepreneurs du bâtiment qu'il avait, par ailleurs, incités à faire preuve de professionnalisme afin d'honorer correctement leurs contrats dans les délais impartis. Noureddine Moussa a, en effet, relevé des insuffisances dans la qualité des logis livrés et le temps mis à les réaliser. Il faut construire mieux et plus vite, a-t-il laissé entendre à ses interlocuteurs en émettant des réserves sur la qualité des travaux de finition et l'esthétique des plans architecturaux. De leur côté, les opérateurs du secteur ont profité de cette rencontre pour mettre leurs contraintes au devant. La rareté chronique des matériaux de construction et l'instabilité de leurs prix sur le marché, le manque de personnels dûment qualifiés, les lourdeurs bureaucratiques au niveau des banques, les charges fiscales et sociales ont été autant de points évoqués. Ils ont conséquemment plaidé pour le relèvement du prix du mètre cube de béton en le portant de 20 000 à 25 000 DA. Revendication qui a été rejeté in situ par le ministre, jugeant l'argumentation présentée, à ce propos, insuffisante. Le secteur des travaux publics a également connu un regain de vitalité. Selon la DTP , des travaux de dédoublement des axes situés sur la RN 9, Béjaïa-Tichy (12 km) et Aokas-Souk El Thenine (8 km), sont quasiment achevés, alors que le tronçon Tichy-Aokas (12 km) est réalisé à 90%. Sur la RN 26, le tronçon Oued-Ghir –Béjaïa (6 km) a été réceptionné, tandis que le segment Oued-Ghir-El Kseur (8km) a connu un taux d'avancement de plus 80%. Les retards enregistrés sont mis sur le compte des litiges qu'il a fallu surmonter par voie de justice ainsi que le déplacement des réseaux d'eau, de gaz et de téléphone. Les travaux d'aménagement de la RN 75 (Amizour-Barbacha) et de stabilisation des zones rocheuses à l'entrée du tunnel de Cap Aokas seront incessamment lancés selon les responsables de la DTP qui viennent aussi de dévoiler le tracé de la pénétrante sur l'autoroute Est-Ouest qui reliera Béjaïa à El Adjiba, dans la wilaya de Bouira, sur une distance de 100 km. D'un coût prévisionnel de 1 milliard de dinars, cet important ouvrage permettra de décongestionner la circulation sur les RN 12 et 26 et offrira de bonnes perspectives de développement pour l'activité portuaire. Une certaine dynamique a été visiblement enclenchée. Les membres de l'exécutif local, les élus, les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile semblent disposés à œuvrer de concert pour lever toutes les contraintes susceptibles d'entraver la bonne marche de ces projets d'intérêt général et impatiemment attendus par les usagers et les populations locales.