De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Constantine, qui revisite son look et tente de rattraper un retard flagrant dans différents secteurs depuis le lancement et l'approbation des projets initiés par le président de la République, se trouve aujourd'hui chantier à ciel ouvert. Les grands projets structurants de la cité ont nécessité un fonds conséquent de plus de 86 milliards de dinars. Seule une livraison a eu lieu : le téléphérique. Les trois autres projets d'envergure : le Transrhumel, le tramway et la ville universitaire à Ali Mendjeli devraient être réceptionnés d'ici décembre 2009. Une date butoir qui semble loin des réalités, dès lors que les travaux du tramway dont le coût de réalisation avoisine 269 millions d'euros ont accusé un léger retard. Toutefois, le wali persiste et signe que la ville universitaire sera livrée dans les délais impartis. Les Chinois qui ont décroché le marché en novembre 2006 accélèrent la cadence, mais on doute fort qu'à ce rythme ce pôle universitaire régional soit identique en tous points à la maquette initiale présentée sur data show. Ce projet de grande dimension qui entre dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009 englobera 10 facultés, 20 résidences universitaires outre un quota de logements de fonction. Une réalisation qui allégerait la tension «de places pédagogiques» de l'université Mentouri. En effet, 50 000 places pédagogiques seraient envisageables d'ici à l'horizon 2010, précisent les autorités locales. Estimé à plus de 500 milliards de centimes, le projet en question demeure l'un des projets phares de la ville des Ponts. Toujours dans ce sillage, on a songé à implanter un pont géant reliant le plateau du Mansourah au carrefour de l'ONU (place nommée communément El Fedj). Le bureau d'étude brésilien Andrade Gutierrez associé à l'entreprise (COWI) ayant décroché le marché au début du mois dernier devra entamer ses examens. Le viaduc, dont le montant s'élève à 15 milliards de dinars, nécessitera 32 mois de travaux. Il permettra de relier le vieux rocher et le plateau du Mansourah tout en desservant les cités de djebel Ouahch, Ziadia, soit une bouffée d'oxygène sur le trafic de la rive sud de la ville. On n'en est pas encore là, les regards de la population étant actuellement braqués sur les désagréments causés par les travaux du tramway. La ville est entrecoupée et le plan de la circulation n'arrive pas à régler le trafic en ce début de la rentrée sociale. Constantine serait dans l'incapacité d'achever son programme quinquennal dans les délais. De plus, elle accuse un retard dans la finition de certains d'entre eux. Le cas le plus édifiant est celui de la nouvelle aérogare Mohamed Boudiaf. C'est l'image nette des chantiers constantinois. «Nous le réceptionnons dans 5 mois», rassure dernièrement le chef de l'exécutif auprès du ministre des Transports alors en visite à Constantine. Lui emboîtant le pas, le DLEP atteste : «Il ne reste que les revêtement de la bâtisse et les équipements. Nous œuvrons d'arrache-pied pour être au rendez-vous.» Il est à signaler que 5 entreprises se chargent actuellement des travaux de ce «futur projet». Aussi, 30 millions de dinars, soit une autre rallonge financière, seront débloqués incessamment par le département d'Amar Tou en vue de parachever l'aménagement extérieur de cette aérogare qui enregistre un retard sans équivoque… Le grand plan structurant qui clôturera la marche dans la modernisation de Cirta réside dans la cité du Bardo. Le site qui connaît une délocalisation de ses habitants depuis des mois se videra encore après l'évacuation de la 3e tranche. Des groupements étrangers devraient étudier la possibilité d'y implanter des centres d'affaires commerciaux. Pour l'heure rien de concret n'a été décidé pour exploiter ce site de «la convoitise». Faudra-t-il vider les lieux et puis on verra ? Une étude géotechnique devra en premier lieu donner son verdict quant à l'utilisation du désormais vieux Bardo. La modernisation de la ville suit donc son chemin qui coïncide avec son axe d'urbanité. De la place la Brèche au futur «Paradise» du Bardo en passant par l'esplanade de Kerkri, les études en ont décidé ainsi prenant en compte les caractéristiques patrimoniales du tissu constantinois classé. Seule une partie est tolérable aux modifications, voire aux démolitions. Les projets affiliés à l'hôtel de ville ne sont pas de la problématique du retard dans la ville des Ponts. Au moins 21 opérations remontant en 2005 et relevant du plan communal de développement ont connu des latences dans différents secteurs. Il en va de l'assainissement des travaux publics et de l'aménagement. Le motif évoqué à chaque expectative de l'échéance demeure «le manque de professionnalisme» des entreprises. Des exemples sont multiples et concrets de surcroît. Le parking à étages de Sidi Rached, la place Kerkri, et l'on passe sur l'exploitation à la «limite» de la légalité de quelques escarcelles urbaines délivrées sans études préalables. L'APC s'en lave les mains sur l'ancienne gestion. Elle estime avoir administré un lourd héritage laissé par ses prédécesseurs. «Nous étions dans l'obligation de parachever les travaux auxquels nous ne sommes pas responsables», soutient l'urbaniste communal, Layeb, indiquant que «les projets de l'hôtel de ville seront finis incessamment» pour entreprendre avec une vitesse initiale le second PCD 2009-20013 qui englobera cinq axes principaux pour le montant de 17,700 milliards de centimes. Santé, aménagement urbain, sport, hydraulique équipements administratifs formeront les priorités communales pendant les 5 prochaines années. Constantine demeure en pleine mutation. Des chantiers ouverts crient parfois au retard ne serait-ce que pour pousser les acteurs à revêtir vite la ville.