En moins d'une semaine, l'aviation israélienne a repris du service dans la bande de Ghaza, une enclave sous blocus économique depuis presque cinq ans. Une dizaine de Palestiniens, dont même des civils, ont péri au cours de ces bombardements. Officiellement, l'armée israélienne agit en réponse aux tirs de roquettes des factions armées palestiniennes qui ne croient pas en le processus de paix israélo-palestinien depuis fort longtemps. Mais en réalité, Israël assure sa survie grâce à la violence qu'il engendre et contre laquelle il prétend lutter. Tel-Aviv sait très bien que les Palestiniens n'ont pas les moyens d'enclencher la guerre pour arracher leur indépendance. Sur le plan diplomatique, l'occupation dispose du soutien indéfectible d'une partie de l'Occident, notamment de celui des Etats-Unis et de certains pays membres de l'Union européenne. La preuve en est que le 23 septembre dernier, la demande de reconnaissance d'un Etat palestinien à part entière, déposée par le président Mahmoud Abbas auprès de l'ONU, a buté sur le veto américain. Le double langage de l'Occident et la lâcheté de la Ligue arabe qui n'ose pas prendre des positions fermes envers Tel-Aviv encouragent l'occupation israélienne dans son attitude guerrière contre un peuple désarmé. Depuis l'agression israélienne contre la bande de Ghaza durant l'hiver 2008-2009, l'aviation sioniste opère sans arrêt dans cette enclave et empêche toute aide humanitaire d'atteindre ses destinataires palestiniens. Au lieu de forcer le gouvernement de Benjamin Netanyahu à mettre fin à son blocus et à arrêter ses projets de colonisation en Cisjordanie occupée, l'Occident exerce une forte pression sur l'Autorité palestinienne pour qu'elle poursuive le processus de paix, en cours depuis vingt ans, mais sans aucun résultat probant. De nombreux observateurs estiment que le gouvernement de Tel-Aviv et les services du Mossad chercheraient à mettre Ghaza à feu et à sang en maintenant son blocus et en provoquant les groupes armés radicaux palestiniens pour les pousser à l'affrontement armé. Les différentes factions palestiniennes, même si elles optent pour la lutte armée pour mettre en place un Etat palestinien libre et autonome, sont conscientes et ne se laissent pas entraîner dans cet engrenage. Du moins pour le moment. Mais résisteront-elles à cette tentation ? Personne ne le sait. Mais pour certains politiques israéliens, Tel-Aviv use de la violence pour dissuader les Palestiniens de recourir aux armes dans un contexte marqué par une grande instabilité dans le monde arabe, notamment chez les pays voisins d'Israël. Le député arabe à la Knesset sioniste Jamal Zahalka pense que l'armée israélienne n'est pas prête à lancer une nouvelle guerre sanglante contre la bande de Ghaza, semblable à celle de l'hiver 2008-2009 qui a fait 1 500 morts et plus de 4 500 blessés parmi les civils palestiniens, sans oublier les dizaines de milliers de Palestiniens qui se sont retrouvés sans-abri. Le président du bloc de l'Assemblée nationale démocratique, le député Jamal Zahalka, a déclaré que l'entité sioniste a voulu, à travers la récente montée de la tension et de la violence, restaurer la force de dissuasion, qui a été frappée par l'opération d'échange des prisonniers avec le mouvement du Hamas, ont rapporté les médias palestiniens. «L'attaque qui a ciblé un poste appartenant au mouvement du Djihad islamique en Palestine n'est qu'une tentative de restaurer la force de dissuasion à travers l'assassinat des Palestiniens et cela s'est passé dans la Bande de Ghaza pour prouver qu'Israël protège encore sa force et pour répondre aux questions qui sont proposées dans la rue israélienne et concentrées sur la capacité de Tel-Aviv et les conséquences de l'opération d'échange des prisonniers sur cette force», a-t-il ajouté. Cette analyse est totalement fausse dans la mesure où Israël a toujours recouru à la violence armée pour se maintenir et gagner du terrain en terre de Palestine. Même lorsqu'il s'agit d'occuper de nouveaux espaces, censés appartenir au territoire du futur Etat palestinien, le gouvernement sioniste utilise ses forces armées. Une vie de tuée ou dix, c'est toujours une vie qu'on élimine et qu'on empêche de s'épanouir. Contrairement à ce que l'on peut penser, la vie d'un Palestinien a autant de valeur que celle d'un citoyen israélien. Pendant que le président de l'Autorité palestinienne tente de trouver une issue diplomatique à cette injustice qui dure depuis plus d'un demi-siècle, l'occupation israélienne expérimente tous les jours ses capacités militaires sur des civils palestiniens désarmés mais déterminés à obtenir leur indépendance, peu importe le prix à payer. L. M.