On reconnaîtra peut-être au Conseil de sécurité dans son réveil tardif son appel aux Israéliens et aux Palestiniens à faire la paix, sans qu'en réalité il prenne position, lui qui est pleinement impliqué à travers ses multiples résolutions, la plupart aussi vieilles que le conflit du proche-orient. Ou encore cet appel du secrétaire général de l'ONU au mouvement palestinien Hamas et à Israël à reconduire la trêve qu'ils avaient observée pendant six mois. Est-ce à dire que c'était réellement autant de mois sans heurts ? Cela est faux bien entendu, avec la plus grande violence faite aux Palestiniens soumis depuis à un implacable blocus. Ce n'était même pas un statut de « ni guerre ni de paix », puisqu'Israël agissait à sa guise, avec comme toujours une complicité internationale laissant croire que celui-ci se défendait. En refusant de prolonger cette trêve, le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Ghaza et d'autres organisations palestiniennes savait à quoi s'attendre puisqu'à l' entendre il ne fallait pas contribuer à un travail de mystification. Et cette fin de trêve a été marquée par des attaques israéliennes contre Ghaza. Un Palestinien a été tué et trois autres ont été blessés hier lors du premier raid de l'aviation israélienne sur la Bande de Ghaza. Ali Hijazy, 22 ans, a été tué dans ce raid effectué près de Jabalya, dans le nord du territoire palestinien, et deux autres blessés sont dans un état grave, a précisé le chef de service des urgences du ministère palestinien de la Santé, Mouaouiya Hassanein. Les trois hommes sont membres des Brigades des martyrs d'Al Aqsa, la branche armée du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, ont indiqué des témoins, ajoutant qu'un civil avait également été blessé au cours de cette attaque aérienne. Et comme toujours, la version israélienne des faits reste inchangée puisque, selon elle, l'aviation israélienne a tiré trois missiles alors que le groupe d'activistes s'apprêtait à lancer des roquettes sur le sud d'Israël. C'est le premier raid israélien après l'expiration, vendredi, de la trêve de six mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. La trêve, entrée en vigueur le 19 juin après une médiation égyptienne a « pris fin et ne sera pas renouvelée car l'ennemi sioniste n'a pas respecté ses conditions. L'occupation porte la responsabilité des conséquences », ont affirmé, vendredi, les Brigades Ezzedine Al Qassam, la branche armée du Hamas. Le Hamas reproche notamment à Israël de ne pas avoir levé le blocus de la Bande de Ghaza, entièrement coupée du monde et manquant de tout. Ce blocus de Ghaza, en vigueur depuis la prise de pouvoir par le Hamas en juin 2007, a été renforcé début novembre en raison d'une recrudescence des violences et de tirs de roquettes palestiniennes sur le sud d'Israël. Mercredi, des groupes armés palestiniens avaient tiré un total de 19 roquettes à partir de la Bande de Ghaza. Cinq de ces tirs ont été revendiqués par les Brigades Al Qods, branche armée du Jihad islamique, un autre groupe radical palestinien. Un raid aérien israélien, lancé en riposte à ces attaques, avait tué, mercredi soir, un Palestinien à Beit Lahiya (nord de la Bande de Ghaza). Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki- moon, a à nouveau exprimé, vendredi, son inquiétude concernant la situation à Ghaza et appelé au rétablissement de la trêve négociée par l'Egypte et à la fin des violences. A Washington, où se trouve actuellement le président palestinien Mahmoud Abbas, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a prévenu qu'un regain de violence contre Israël ne ferait qu'affaiblir les Palestiniens. « La seule façon pour les Palestiniens d'atteindre leur objectif de création d'un Etat est la négociation », a-t-elle dit. L'Egypte, elle, a fait porter sur Israël la responsabilité de la situation à Ghaza, arguant que ce territoire était toujours légalement sous occupation israélienne. Cette remarque est pertinente, contrariant un grossier mensonge tendant à faire croire qu'Israël a évacué ce territoire alors qu'il en conserve le contrôle. De l'extérieur. Comme une prison. Une immense prison comme on le constate actuellement.