La Ligue arabe est dans l'attente d'une réponse de Damas à sa demande d'un retrait des chars des villes en pointe de la contestation populaire et d'un dialogue national au Caire. Le Qatar invite même le régime syrien de cesser les «tergiversations». Au lendemain d'une nouvelle journée de manifestations qui a fait sept morts en Syrie, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a révélé à Doha que le plan soumis à la délégation de Damas portait sur «l'amorce au Caire d'un dialogue national entre toutes les composantes de l'opposition et le régime», ce que Damas refusait jusqu'à présent. Le comité ministériel de la Ligue arabe a soumis ce plan dimanche dernier au ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, à Doha, la capitale du Qatar. Le Premier ministre du Qatar et président du comité, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a indiqué que la délégation syrienne avait promis de fournir la réponse de Assad, confronté depuis plus de sept mois à une révolte sans précédent.Réagissant aux déclarations du président syrien selon lequel toute intervention occidentale contre son pays provoquerait un «tremblement de terre» au Proche-Orient, cheikh Hamad a affirmé que «l'ensemble de la région est exposée à une grande tempête». «Il est important que les dirigeants sachent comment se comporter (mais) pas par des tergiversations et des tromperies», a-t-il averti. Le Premier ministre du Qatar a souligné que le comité ministériel sur la Syrie se réunirait demain au Caire, siège de la Ligue arabe, «qu'il y ait accord ou pas».La réunion de dimanche dernier s'est tenue dans un climat tendu, la Ligue arabe ayant exprimé dans un message à Assad son «rejet des meurtres de civils». Le pouvoir à Damas avait répliqué en se déclarant «étonné que le comité arabe ait basé sa position sur les mensonges diffusés par les chaînes de télévision qui incitent» à la violence.Sur le terrain, les opérations menées par les forces de sécurité ont continué avec la mort d'un civil abattu par un tireur embusqué à Homs, un des foyers de la contestation dans le centre du pays, et la dispersion à balles réelles d'une manifestation à l'Université de Deraa dans le sud, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dimanche dernier, sept civils ont été tués. Les manifestants avaient appelé à des marches pour réclamer le gel par la Ligue arabe de l'adhésion de la Syrie. Le régime syrien qui ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et attribue les violences dans le pays à des «gangs terroristes» semble piégé dans l'option sécuritaire. Plus de 3 000 personnes y ont péri, selon l'ONU. L'insurrection populaire tendrait désormais à se transformer en conflit armé avec la multiplication des affrontements entre soldats, membres des forces de sécurité et déserteurs, qui auraient fait des dizaines de morts ces derniers jours, selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni. R. I.