C'est à la salle Lakhder Essaihi, de la Bibliothèque nationale El Hamma, que s'est tenue dimanche dernier la soirée poético-musicale en hommage au défunt poète Mahmoud Darwich. L'initiative a été organisée en réponse à l'appel du Festival international de littérature de Berlin durant lequel les organisateurs ont envoyé un message au Monde arabe concernant la nécessité d'honorer l'un de leurs plus grands représentants dans le monde de la littérature. A cette occasion, plusieurs figures emblématiques de la scène artistique algérienne étaient conviées, à l'instar de Zhor Ounissi, de Fouad Oumene, de fidèles adeptes du poète et de quelques membres de la communauté palestinienne, tous venus célébrer la mémoire du chevalier de l'Orient. L'ouverture de la cérémonie fut confiée au directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, Dans son discours d'ouverture, il a glorifié Mahmoud Darwich, en soulignant ses nombreux impacts et influences sur la littérature arabe et mondiale, allant même jusqu'à lui dédier un poème intitulé le Dur gâté dont il est l'auteur. «Mahmoud Darwich restera toujours présent dans nos cœurs, c'est un symbole de la résistance, de l'esthétique aussi. Pour moi, c'est le seul poète qui mérite de succéder à El Mutanabbi. Il faut le sortir de l'étiquette de poète palestinien, car Mahmoud Darwich vaut plus que cela, c'était un esclave de la poésie, tellement libre aussi dans son esclavage. C'est un humaniste, défenseur de liberté, et un poète international», disait-il. Il est suivi par le conseiller de l'ambassade de l'Etat palestinien en Algérie, Haithem Amaire, qui a exprimé sa grande joie vis-à-vis de cette manifestation. «Nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer notre grand poète ; cet hommage à Mahmoud Darwich est le couronnement de notre fidélité au défunt», disait-il. Enfin, la scène sera cédée au musicien Mohamed Boulifa, qui a étonné les présents avec l'improvisation du texte Ne me dit pas qu'il chantera sans trop égratigner les oreilles de l'assistance. Rappelons qu'il est connu pour avoir composé les textes de Mahmoud Darwich, et ce, depuis 1977. Sa présence était attendue. Il accompagnera plus tard dans l'après-midi Salah Safouti, professeur à l'université de Tizi Ouzou, venu spécialement faire quelques lectures des poèmes de Mahmoud Darwich à côté du poète algérien Hamri Bahri, qui émouvra la foule de sa forte résonance. Par ailleurs, cet hommage n'est que le 1er volet des événements qui seront organisés par la Bibliothèque nationale tout au long du mois d'octobre. Entre colloque, séminaires, journées d'étude et expositions, l'établissement compte bien imposer sa présence sur la scène culturelle locale, voire régionale. W. S.