De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La maison des diabétiques d'Oran est une structure obsolète qui ne répond plus aux attentes de ses patients. C'est, en tout cas, ce que nous avons appris des doléances des patients qui ne savent plus que faire devant cet état de fait déplorable. Pas plus que les médecins qui assurent le suivi des malades dans cet établissement de la santé publique. Ni stéthoscopes, ni tensiomètres, ni labstix utilisés dans les analyses d'urine, pas de dextrostix ni d'otoscope, affirment certains médecins dépités devant le silence de la direction de la santé et de celle du CHUO. «Une femme a perdu son fœtus, il y a quelque temps, faute de bandelettes pour équilibrer ses glycémies», nous confie-t-on. Selon des indiscrétions au sein de cet établissement, «plusieurs correspondances adressées par le passé aux différents responsables de la santé n'ont abouti à rien», nous dit-on. «La situation en question a été signalée à qui de droit aux différents directeurs, mais en vain», nous confient des médecins sur les lieux. La maison des diabétiques a été ouverte dans les années 2000 pour répondre à une situation d'urgence, étant donné que le nombre de malades du diabète était en hausse continue. L'établissement en question était spécialisé dans la consultation et le suivi des malades, contrairement à la clinique des diabétiques Laribère, spécialisée dans l'hospitalisation. Dotée de six médecins et d'une interniste ainsi que de cinq paramédicaux, la maison des diabétiques assure un suivi trimestriel des malades. Depuis quelques années, le nombre des malades en consultation a sensiblement augmenté pour atteindre la quinzaine par jour. Face à l'absence d'outils de travail et de moyens indispensables pour l'exercice de leur fonction, le personnel est démoralisé. Ce qui se répercute sur la qualité des prestations de services. Seul un coup de peinture a été apporté à cet établissement sanitaire depuis des années. L'installation électrique, défaillante, risque de mettre le feu à ces lieux. «Nous avons des masses et des courts-circuits réguliers dans la salle des archives où nous tenons les dossiers de nos malades. Un de ces jours, on risque d'avoir un bel incendie», s'insurge le personnel. L'informatisation de la gestion des dossiers des malades semble être une chimère dans cet établissement de santé publique. Selon des estimations non officielles, le nombre des diabétiques, tous types confondus, pourrait dépasser les 2 000.