«L'Algérie ne verse pas de rançons et elle condamne fermement cette pratique, qu'elle soit le fait des Etats ou d'organismes publics ou privés», a réitéré vendredi, à Alger, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani. «L'Algérie a une position doctrinale qui a été réaffirmée à de nombreuses reprises et de la manière la plus solennelle : l'Algérie ne verse pas de rançons et elle condamne fermement cette pratique, qu'elle soit le fait des Etats ou d'organismes publics ou privés», a souligné M. Belani en réaction «à la référence faite par certains magazines en ligne au paiement d'une rançon en relation avec la libération des marins du navire MV Blida», qui a fait l'objet, en janvier dernier, d'un acte de piraterie en haute mer. «D'ailleurs, après l'adoption de la résolution 1904 du Conseil de sécurité, nous poursuivons inlassablement nos efforts avec certains de nos partenaires au sein des Nations unies pour criminaliser, de manière effective, le paiement des rançons qui constitue, a précisé le porte-parole des AE, une des sources principales du financement du terrorisme et du crime organisé.» «Aucune rançon n'a été payée aux pirates pour la libération des marins algériens, la position de l'Algérie à ce propos est ferme et sans équivoque, et nous l'appliquons», a déclaré, de son côté, M. Nacereddine Mansouri, directeur général d'International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire MV Blida. Le feuilleton des 17 marins algériens retenus en otage par des pirates somaliens après 11 longs et éprouvants mois, et pour les otages et pour leurs familles. Constitués en collectif au lendemain de la prise d'otage, les proches n'ont eu de cesse de lancer des appels aux plus hautes autorités du pays, mais aussi d'alerter l'opinion publique nationale afin de faire libérer les otages. Le dénouement n'a pas été facile à se dessiner. Durant les six premiers mois ayant suivi la prise d'otages, les proches des marins ont vécu dans l'espoir de voir les dix-sept otages libérés. Un espoir nourri par la perspective d'un dénouement heureux à la suite des pourparlers directs engagés par l'affréteur et les preneurs d'otages. Cependant, le processus de négociations prenait, au fil des jours et des semaines, des allures interminables. L'attente se fait longue et désespérante. Le doute s'installe. Les familles prises de panique, une panique attisée par des informations qui se sont révélées plus tard infondées, annonçant le décès d'un marin, multiplient les sit-in devant la présidence de la République et le ministère des Affaires étrangères. Elles ont souvent été déçues par le mutisme des autorités. Bien que tourmentés par le doute et l'inquiétude, les proches ont affiché une détermination sans faille. Ils y ont cru jusqu'au bout, surtout qu'ils ont trouvé un appui de taille en la presse écrite nationale qui n'avait de cesse de relayer leur appel à chacune de leurs sorties. Les otages, pour leur part, ont dû surmonter des conditions terribles, souvent inhumaines, de détention. Eux qui se nourrissaient d'eau salée, de pain rassis et de riz. L'épilogue fut long et éprouvant. Mais le fait est là : ils sont libres. Au lendemain de leur libération, jeudi 3 novembre, les otages ont repris le large, cette fois, pour rejoindre leurs familles. A l'heure actuelle, l'équipage du vraquier MV Blida, composé de 16 marins algériens et 9 autres de nationalité étrangère, n'ont toujours pas accosté au port de Mombasa, au Kenya, d'où ils ont rallieront leurs pays respectifs. Les ex-otages algériens devront incessamment regagner le pays. Rien n'a filtré sur la date de leur retour. A rappeler que deux otages du MV Blida, un Algérien et un Ukrainien, ont été libérés au mois d'octobre dernier après que leur état de santé se soit tragiquement dégradé. Le vraquier battant pavillon algérien, MV Blida, avait été victime, le 1er janvier 2011, d'un acte de piraterie en haute mer, alors qu'il se dirigeait vers le port de Mombasa. Le navire avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Deux marins, un Algérien et un Ukrainien, avaient été libérés le 12 octobre dernier. Y. D.