Synthèse de Ziad Abdelhadi L'interdiction d'exporter des peaux brutes, inscrite dans la loi de finances 2010, peut ouvrir des perspectives nouvelles dans la filière du cuir. C'est ce qu'avancent des professionnels du cuir. Ce secteur, faut-il le rappeler, c'est retrouvé à importer sa matière première (peaux traités finies et semi-finies) au moment où il existe une production locale annuelle importante en volume .Un potentiel qui prend les chemins de l'exportation par l'entremise d'opérateurs privés qui ont fini par entièrement dominé le marché de l'export des peaux animales. Une exportation massive qui, selon Nadir Remli, cadre au groupe industriel public Leather Industry (cuir), relevant de la SGP-industries manufacturières (IM), reprit par l'APS, constitue une véritable entrave au développement de notre industrie du cuir. «Une tendance qu'il faudrait changer à des fins de remettre sur les rails le secteur», a estimé ce responsable. «D'autant plus que les professionnels du cuir, confrontés à une rude concurrence, veulent rebondir et reprendre la main dans une filière à forte valeur ajoutée, avec de réelles opportunités d'intégration sur les marchés étrangers de l'industrie du prêt-à-porter», a souligné M.Remli . Cela est faisable puisque le gouvernement veut réhabiliter le secteur manufacturier en lui accordant une aide de 140 milliards de dinars. «Une partie de ce montant va permettre aux opérateurs de la filière cuir de reprendre la main pour se réapproprier leur métier et réinvestir le marchénational», indiquent des professionnels à l'APS. Ces derniers ont aussi souligné «la disponibilité de peaux, matière première pour la maroquinerie ou le prêt-à-porter en cuir, existe, mais il suffit d'organiser la filière pour collecter les quelque 3 à 4 millions de peaux des bêtes sacrifiées chaque année à l'occasion de l'Aïd El Adha». Toujours à propos des peaux de l'Aïd, des experts estiment : «Chaque année, entre 3 et 4 millions de moutons sont sacrifiés pour la fête de l'Aïd El Adha. Il suffit seulement de s'organiser pour collecter au moins la moitié des peaux des bêtes destinées au sacrifice de cette fête religieuse» et de faire savoir «l'exemple de plusieurs pays ou la collecte de ces peaux se fait le jour même de l'Aïd par des moyens parfois modestes». Rappelons enfin que le groupe Leather Industry (cuirs) compte 10 entreprises de production avec un effectif de 1 450 travailleurs et un chiffre d'affaire annuel moyen de 2,2 milliards de dinars. Son patrimoine se compose de trois tanneries, de deux mégisseries, d'une entreprise de cuir synthétique, de trois manufactures de chaussures et d'une entreprise de maroquinerie.