Photo : Riad Par Amel Bouakba Le médicament est en train de devenir un vrai casse-tête pour le gouvernement. Face à la fuite en avant de Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, qui a toujours mis les défaillances de son secteur sur le dos des autres notamment le ministère des Finances auquel il impute les retards dans l'acquisition de médicaments, la réalité est toute autre. Le manque de financement derrière lequel, entre autres, se cache le responsable du secteur pour argumenter ces pénuries semblent loin de la réalité. L'argument du manque de finances ne tient plus la route. Des sources officielles nous ont affirmé qu'il en est tout autrement. «Aujourd'hui, il n'y a aucune contrainte financière tant au niveau des banques que du budget, il existe plus de 11 milliards de DA de crédits bancaires non utilisés», précisent nos sources qui ajoutent que «les hôpitaux sont redevables de factures non honorées à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), alors que les hôpitaux disposent au travers du ministère de la Santé d'une enveloppe de crédit budgétaire pour l'achat de médicaments qui correspond à la demande exprimée par le secteur concerné». Ainsi, «à l'effet de ne pas gêner les équilibres de la PCH en attendant le recouvrement de ses créances, une ligne de crédit bonifiée (par le Trésor) des banques au profit de la PCH a été ouverte», indiquent d'autre part nos sources qui soulignent, par ailleurs, «qu'aucune instruction sur les marchés des hôpitaux à libérer au niveau de la Commission nationale des marchés (CNM) n'a été donnée». Autant dire qu'il ne s'agit nullement d'un manque d'argent mais d'une question d'incompétence à gérer un secteur aussi sensible que celui de la santé. Pour rappel, le directeur général de la PCH, le Dr Cherif Dellih, avait à maintes reprises évoqué les dysfonctionnements financiers auxquels cette structure est exposée et qui l'empêche d'assurer l'approvisionnement et maintenir un stock de sécurité de médicaments pour une durée de six mois. Il avait d'ailleurs accusé les hôpitaux d'être de mauvais payeurs. Les créances de la PCH auprès des structures hospitalières s'élèvent à 27 milliards de dinars.Les professionnels de la santé insistent, quant à eux, sur la mise en place de l'Agence nationale du médicament, créée par décret présidentiel en juillet 2008, et dont la mission consiste à «l'enregistrement, l'homologation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, la délivrance des visas pour l'importation de médicaments, la détermination de leurs prix à la production et à l'importation».