Le mode d'élection des commissions nationales et de wilaya chargées de la gestion des œuvres sociales dans le secteur de l'Education, tel que proposé par le ministère de tutelle, fait l'objet d'une forte divergence de points de vue entre les syndicats favorables à cette option (Unpef et Cnapest) et les syndicats qui se sont prononcés contre, à l'instar du Snapest. Alors que l'Unpef, par la voix de son secrétaire général, Sadek Dziri, propose un vote à double bulletin mais avec une seule urne, le Snapest de Meziane Meriane est, lui, en faveur d'une élection à double bulletin mais avec deux urnes. L'Unpef juge antidémocratique pareille option et défend avec vigueur sa proposition. Le Snapest défend l'option consistant à ce que la gestion des œuvres sociales soit laissée au libre arbitre des travailleurs du secteur de l'Education, ces derniers pourront se prononcer librement sur l'usage de l'argent, qui est le leur. Selon M. Meriane, le mode de scrutin tel que proposé n'est pas différent de ce qui se faisait du temps où l'Ugta avait l'exclusivité de cette gestion. On parle même du syndrome Ugta. «Pour ce qui nous concerne, nous sommes pour une gestion décentralisée des œuvres sociales au niveau de chaque établissement, et ce, loin de tout paternalisme», déclare Meriane. Selon lui, si l'on suit l'option proposée par l'Unpef et le Cnapest et que ce soit la solution des commissions de wilaya qui l'emporte, il y a un risque que les travailleurs qui auront voté «non» ne puissent pas avoir le droit de figurer dans lesdites commissions. M. Meriane regrette que la proposition de son syndicat relative à la mise en place d'une commission de contrôle ait été refusée par le ministre de l'Education. Il estime aussi que le mode de gestion demeure le même. Une opinion partagée par le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour. Il explicite son avis en indiquant : «Il n'y a que la composante humaine qui change. Sinon le procédé est identique.» Il remet en cause, par conséquent, l'ensemble du système de gestion passé, et qui risque de se reproduire, qui ne fait que consacrer le favoritisme et nourrir le clientélisme. M. Achour réitère son opposition à l'option des commissions nationales et de wilaya, invoquant l'«impossibilité» de les contrôler toutes. «Avant, on nous désignait des gens corrompus, aujourd'hui avec ce nouveau système, nous élirons nous-mêmes ces gens !», s'inquiète le syndicaliste. Le porte-parole du CLA a menacé de «boycotter» les élections des commissions si l'option du référendum, qui permettrait aux travailleurs de l'Education de décider du choix de scrutin, n'est pas retenue. Même son de cloche du côté du Syndicat national des travailleurs de l'Education (Snte), qui estime que les fonctionnaires de l'Education ont perdu confiance en les syndicats du fait de leur opportunisme, ajoutant que c'est pour cette raison que les travailleurs ont le libre choix sur la façon qu'ils jugent la plus idoine pour gérer les œuvres sociales. Le syndicat se dit en faveur de la commission locale, seule alternative à même de contenter les travailleurs. Y. D.