Le groupe africain participant à la 312e session du Conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT) a plaidé, hier à Genève, pour l'adoption d'une nouvelle approche des relations entre les pays du Nord et du Sud en matière de coopération. Dans une intervention prononcée au nom du groupe africain, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a appelé à une nouvelle approche en matière de coopération entre le Nord et le Sud, et d'«en finir avec la vision confinant les pays du Sud au rôle d'éternels fournisseurs de matières premières et de consommateurs de produits finis produits dans le Nord». Dans cette perspective, M. Louh a souligné le besoin «pressant» d'aide exprimé par les pays qui souffrent le plus des effets négatifs de la mondialisation, notamment les pays africains, pour amorcer leur développement et ce, en privilégiant une mondialisation «plus humaine et solidaire». Il a précisé que ce volet constitue la finalité du Nepad qui s'est fixé comme objectif de «combler le retard séparant l'Afrique des pays développés, de promouvoir la croissance accélérée et le développement durable et d'éradiquer la pauvreté».M. Louh a salué, dans ce cadre, les initiatives et les efforts de l'OIT dans la recherche des meilleurs moyens de stimuler les économies en vue de restaurer une croissance génératrice d'emplois et la promotion du travail décent. «Le groupe africain considère que ces efforts seraient plus efficaces et gagneraient en cohérence s'ils s'intégraient dans le cadre de ce mécanisme auquel l'ensemble des mandants africains adhérent», a souligné le ministre du Travail. Il a affiché la satisfaction du groupe africain quant au consensus existant au sein de la communauté internationale sous l'impulsion de l'OIT sur «la nécessité d'une mobilisation pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage». Un consensus qui est «le résultat d'une prise de conscience grandissante des dangers de la mondialisation, qui constituent «une menace de taille» pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale dans les pays qui souffrent de ce phénomène.Le ministre a également mis en exergue les retombées négatives de la crise financière et économique mondiale dont les incidents ont affecté principalement les économies des pays du Sud, soulignant que cette crise à démontré «la nécessité d'une présence plus forte des Etats dans le processus de régulation de l'économie pour garantir des règles du jeu transparentes et rétablir la confiance entre les acteurs du monde économique et financier». «La cohérence des politiques au niveau du système multilatéral devra, de notre point de vue, être consacrée juridiquement dans les textes fondamentaux et dépasser les déclarations d'intention régulièrement exprimées à l'occasion des différents forums internationaux», a-t-il affirmé.La 312e session du Conseil d'administration du BIT, qui s'est ouverte, lundi 7 novembre, et qui sera clôturée aujourd'hui, 17 novembre, se penche notamment sur les questions de l'emploi, la coopération technique, les questions juridiques, les normes internationales du travail et les droits de l'homme, rappelle-t-on.