Synthèse de Ghada Hamrouche Le Forum de coopération turco-arabe, tenu à Rabat hier, a exclu tout recours à une intervention étrangère en Syrie. Dans le communiqué qui a sanctionné la réunion de Rabat, la Turquie et la Ligue arabe se sont déclarées «contre toute intervention étrangère en Syrie». Cette réunion a été aussi l'occasion pour les deux parties d'appeler à l'adoption de «mesures urgentes pour protéger les civils» de la répression du régime de Bachar al-Assad. «Le Forum affirme qu'il est nécessaire d'arrêter l'effusion de sang et d'épargner les citoyens syriens de nouveaux actes de violence et de tueries, ce qui demande que des mesures urgentes soient prises pour assurer la protection des civils», assure le communiqué susdit. «Les ministres ont également insisté sur l'importance de la stabilité et de l'unité de la Syrie, ainsi que la nécessité de trouver un règlement à la crise sans aucune intervention étrangère», poursuit le communiqué. S'exprimant lors d'une conférence de presse, à l'issue de ce Forum, le ministre turc des Affaires étrangères a, pour sa part, réaffirmé qu'il «fallait arrêter l'effusion de sang en Syrie». Le Forum ne manquera pas de condamner, à cette occasion, les attaques contre les représentations diplomatiques de certains pays arabes en Syrie, notamment le Qatar et l'Arabie saoudite. «Nous condamnons les attaques contre les représentations diplomatiques», qui ont eu lieu en riposte à la décision de la Ligue arabe d'imposer des sanctions contre le régime de Damas. Plusieurs représentations en Syrie ont été attaquées, samedi, par des manifestants après l'annonce par la Ligue arabe de la suspension de la Syrie aux travaux de l'instance panarabe. Une décision approuvée par 18 des 22 membres de la Ligue, qui a également menacé de sanctions le régime syrien, car il n'applique pas un plan arabe prévoyant la fin des violences, la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes. Mardi, dans un apparent geste de bonne volonté, la télévision publique syrienne a annoncé la libération de 1 180 détenus impliqués dans les évènements en Syrie, qui n'ont pas de «sang sur les mains».