La chirurgie esthétique a connu, ces dernières années, un essor prodigieux dans le monde. En Algérie, l'intérêt pour la chirurgie esthétique et réparatrice est de plus en plus grandissant. Cette chirurgie ne s'attache pas seulement à corriger les effets de l'âge, les traits d'un visage ou les contours d'un corps. C'est notamment le cas lorsqu'il s'agit de réparer des dégâts physiques très inesthétiques causés par des brûlures, des accidents, ou encore des maladies. Les réparations esthétiques des pertes de substances cutanées après exérèse, est un thème d'actualité qui a fait l'objet d'une communication animée par le docteur S. Harbon, chirurgien plasticien venu de France, lors du 10e Congrès national de médecine et de chirurgie esthétique, jeudi à hier, à l'hôtel Hilton, organisé par la Société algérienne de médecine esthétique (SAME), présidée par le Dr Mohamed Oughanem. Abondant sur le même sens, le docteur Aziz Agrane, du service de chirurgie plastique et réparatrice de l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Douéra, nous dira que ce type d'intervention est très fréquent dans leur établissement. «Nous réalisons en moyenne 500 réparations esthétiques des pertes de substances cutanées après un cancer de la peau par an», a-t-il affirmé, ajoutant qu'en «l'espace de 10 ans, 5 000 cas ont été pris en charge à l'hôpital de Douéra». Selon lui, «80% de cas de ces tumeurs siègent au niveau du visage». «Notre objectif est d'enlever la totalité des tumeurs, de sauver le visage et de réparer de manière esthétique ce qui a été abîmé par la maladie», a encore expliqué le spécialiste. Parmi les différents cas de cancer de la peau, il dira que le carcinome baso-cellulaire est le plus fréquent. Il est bon de noter que cette forme de cancer de la peau survient la plupart du temps après 60 ans, évolue très lentement et ne produit jamais de métastases. Tout en mettant en garde contre l'exposition excessive sans protection au soleil, le docteur Agrane insiste sur l'importance capitale du diagnostic précoce qui permet de sauver des vies. L'autre vocation de la chirurgie esthétique reste l'embellissement et le gommage des imperfections physiques. Les Algériennes ne semblent pas échapper à la mode de la médecine et de la chirurgie esthétique. Les techniques pour améliorer le physique ou un aspect jugé gênant ou déplaisant font de plus en plus d'adeptes, notamment la toxine botulique pour la correction des rides, pratique de plus en plus utilisée, le traitement par le laser, le mésolift… La demande sur la liposuccion (enlever les graisses superflus) prend, quant à elle, de l'ampleur en Algérie. Les intervenants au congrès ont toutefois insisté sur l'importance de la formation continue au profit des médecins. A. B.