Le leader du mouvement tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a indiqué hier à Alger, où il effectue une visite à l'invitation du président Bouteflika, que «son mouvement n'envisageait pas d'exporter sa révolution en Algérie», arguant qu'«en Algérie, la révolution est présente depuis longtemps, à travers les noms des martyrs dans les rues». Lors d'une rencontre au siège du Mouvement pour la société de la paix (MSP), qu'il a qualifié de «frère jumeau» d'Ennahda, Rached Ghanouchi, qui était accompagné d'une importante délégation, notamment de Oualid Bennani, Samir Dinou, et Mokdad Issad, a souligné qu'il a réservé à l'Algérie son premier déplacement à l'étranger, depuis sa consécration lors des dernières élections de l'assemblée constituante, «en reconnaissance de son soutien qui lui a été exprimé lors de son exil, mais, aussi, pour confirmer la profonde et stratégique relation qui lie deux parties d'un même peuple, lesquels sont condamnés à s'unir». Le leader du mouvement tunisien, a affirme en outre que sa visite à Alger, à l'invitation du président Bouteflika, qu'il a connu durant son exil, intervient dans un contexte particulier où «la Tunisie s'apprête à inaugurer une nouvelle étape de sa révolution, pour la mise en place de l'Assemblée constituante». «Un rêve, a-t-il rappelé, que les tunisiens ont exprimé en 1938 sous la domination française, mais qui est en train de se réaliser sous la forme, d'une Assemblée constituante, véritable expression de la volonté du peuple, sans exclusive». Son mouvement ? a-t-il dit également, en est aux «dernières retouches» pour former un gouvernement de coalition avec deux autres formations, citant celle présidée par Moncef Merzougui (le congrès pour la république) et de Mustapha Bendjaffar (forum démocratique pour le travail et les libertés). Alors que, le premier est désigné pour la présidence de la République, et le deuxième présidera l'Assemblée constituante, et le troisième, le secrétaire Général du mouvement Ennahda, Hammadi jbali, occupera les fonctions de chef du gouvernement, a précisé Ghannouchi. Mais, a-t-il révélé, il subsiste encore des divergences sur la répartition des portefeuilles ministériels. Ce dernier, a indiqué «la coalition n'est pas nouvelle pour nous». «Cette coalition, a-t-il enchainé, est la consécration de ces luttes d'hier». Et de poursuivre : «il ne reste plus de régime policier pour déranger nos visiteurs en Tunisie, qui est prête a accueillir les algériens».Evoquant la révolution menée par son pays, Rached Ghannouchi a dit : «nous sommes un petit pays, qui veut peut-être influencer le monde, mais, la révolution tunisienne n'est pas destinée à l'exportation». Et même si c'est le cas, a-t-il ajouté, «ce ne sera en aucun cas en Algérie, où le pays dispose de son lot de martyrs, où la a révolution est présente partout, dans les rues qui portent les noms des martyrs». Mais, «nous voulons exporter un modèle d'islam modéré, qui allie l'islam à la modernité et à la raison. Nous voudrions présenter un modèle serein». Pour autant, Ghannouchi, dira : «nous avons besoin de vos efforts, de vos conseils, et de votre expériences, pour éviter d'emprunter les chemins de la tentation. Nous voulons nous libérer et libérer l'islam des préjugés, c'est notre plus grand défi», conclut, Ghannouchi. A.R.