Le Premier ministre libyen, Abdel Rahim al-Kib, a confirmé hier que la formation du nouveau gouvernement serait annoncée aujourd'hui. «Nous avons décidé d'annoncer le gouvernement demain (aujourd'hui, ndlr). Nous travaillons durement pour nous assurer d'avoir quelque chose de solide, cohérent et capable de faire le travail», a déclaré M. Kib au cours d'une conférence de presse. Le porte-parole du Conseil national de transition (CNT), Abdelhafidh Ghoga, avait annoncé, dimanche dernier, que la formation du gouvernement, initialement prévue ce jour-là, allait être reportée de 48 heures maximum. M. Kib a aussi tenu à assurer que Seif al-Islam Kadhafi, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi, était «en de bonnes mains». «Le traitement auquel il a droit est un très bon traitement, des centaines de fois meilleur que celui que lui et son père réservaient au peuple libyen», a-t-il ajouté lors de cette conférence de presse commune avec l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice. Les Etats-Unis «continueront une pleine coopération» avec la Libye, a déclaré Mme Rice à cette occasion. Elle a affirmé avoir discuté avec M. Kib et avec le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, des priorités du nouveau gouvernement, en particulier de l'intégration des anciens combattants rebelles dans une nouvelle armée nationale et de la destruction des armes chimiques stockées par l'ancien régime. Il faut dire que la capture de Seif Al Islam Khadafi, considéré comme l'héritier de son père, a mis fin aux pressions ressenties par les nouveaux dirigeants de la Libye. Ces derniers, ignorant les demandes de la communauté internationale, insistent pour que Seif al-Islam soit jugé en Libye plutôt que par la CPI à La Haye, qui avait émis un mandat d'arrêt international contre lui et Abdallah Al-Senoussi, le chef des services secrets libyens. Hier, le Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Mme Pillay, a demandé à ce que les deux hommes soient traités avec humanité par le gouvernement intérimaire libyen. «Les arrestations du fils de Kadhafi et de l'ancien directeur de l'Intelligence militaire ont une énorme signification pour l'avenir de la justice en Libye», a déclaré Mme Pillay. La responsable des Nations unies pour les droits de l'Homme a aussi lancé un appel aux autorités libyennes pour qu'elles «coopèrent pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI)». La France a, pour sa part, exprimé le souhait que l'ancien chef des renseignements libyens soit jugé pour son implication dans l'attentat contre le DC10 d'UTA en 1989, mais ne demande pas son extradition pour le moment. Il est à préciser que Senoussi et cinq autres personnes ont été condamnés par contumace en France à la prison à vie en 1999 pour leur rôle dans l'attentat du 10 septembre 1989 contre le vol UTA 772, dans lequel 170 personnes, dont 54 Français, avaient trouvé la mort. Le gouvernement intérimaire de la Libye qui a annoncé, dimanche dernier, par la voix de son porte-parole, la capture d'Abdallah Al-Senoussi en précisant qu'il est gardé dans un lieu secret sous haute surveillance dans le sud de la Libye, est revenu sur cette annonce. Hier, le Premier ministre Abdel Rahim al Kib a déclaré que cette capture reste à vérifier : «Avant que je puisse vous la confirmer, j'aimerais acquérir la certitude de sa capture. Je ne la confirmerai devant vous que lorsque j'en serai certain à 100%.» H.Y./agences