Le gouvernement de transition libyen, dirigé par Abdel Rahim Al-Kib, "ne représente pas toutes les parties politiques du pays", a estimé mardi l'envoyé spécial de la Russie pour l'Afrique M. Mikhail Margelov. Dans des déclarations rapportées par la presse, l'émissaire russe a jugé que le seul problème de ce gouvernement de transition libyen "c'est qu'il marginalise certaines parties politiques". De ce fait, "son avenir reste extrêmement fragile", a encore estimé M.Margelov, évoquant un partage déséquilibré de postes au sein du nouveau gouvernement. "Le Conseil national de transition (CNT) attribue les postes ministériels aux personnalités de Benghazi et de Tripoli ayant contribué à la chute de Maâmmar El-Gueddafi et marginalise cependant certains partis existant sur la scène politique de la Libye", a-t-il souligné. L'envoyé spécial russe a en outre exprimé son inquiétude quant aux informations émanant de la Libye et selon lesquelles les groupes armés "ne reconnaissent pas la légitimité du nouveau Premier ministre (Abdel Rahim A-Kib), élu par le CNT à la tête du gouvernement de transition. "Cette inquiétude s'accroît quand nous entendons certains groupes armés douter sur la légitimité du CNT", a-t-il dit, ajoutant que "la question tribale restera toujours d'actualité". M. Margelov a jugé "difficile" le processus de la formation du nouveau gouvernement en Libye, car, a-t-il argumenté, "il y'a des groupes concurrents au sein de ce qui est appelé l'opposition libyenne". Il a tenu par ailleurs à souligner que "la Russie joue toujours son rôle actif afin de rétablir la situation en Libye". Jeudi dernier, le chef du gouvernement Abdel Rahim Al-Kib a dévoilé à la presse que son cabinet "sera constitué de technocrates et que sa formation sera annoncée dans trois ou quatre semaines". Elu le 31 octobre au poste de chef du gouvernement transitoire, M. Al-Kib dirige les affaires du pays jusqu'aux prochaines élections générales prévues l'année prochaine.