De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Revu à maintes reprises pour des raisons peu « convaincantes » avant le démarrage des travaux, l'itinéraire initial du tramway prendra naissance prés du stade Benabdelmalek et ponctuera son arrivée à la gare multimodale de Zouaghi. Avec une capacité de prés de 160.000 usagers par jour, il devra soulager un mal aussi profond que celui du transport urbain dans cette wilaya dont l'expansion urbanistique se concentre au niveau de la Nouvelle ville. Mais on n'en est pas encore à ce stade. Car le projet est retardé et les délais de 29 mois, engagement initial des autorités locales et de la firme italienne de Pizzaroti, ont été largement dépassés sans que ce méga chantier n'ait mis en service ses premières rames ! Lancé en août 2008, avec un arrêt marquant la démolition des tribunes du stade Benabdelmalek, l'œuvre devrait, selon toute vraisemblance, être réceptionnée fin 2012. Encore faudra t-il prier pour qu'aucune entrave ne vienne perturber la cadence des travaux, réactivés après moult problèmes d'ordre technique, administratif et financier. Du coup, la population s'impatiente pour tester ce nouveau mode de transport, non pas par simple plaisir, mais par nécessité dans une cité où le secteur bat de l'aile et génère des désagréments de taille. Au delà de son aspect « décoratif » qui vient s'incruster dans le tissu urbain de la cité millénaire, ce moyen de transport à rames se chargera d'apporter une solution aux citoyens qui bravent au quotidien les tracas de taxi, bus et autres clandestins. Le premier tronçon de 9km regroupe 11 stations qui faciliteront le transport aux habitants de Filali, aux étudiants de l'université Mentouri et aux résidents de la cité Zouaghi, et ce, avant de s'étirer vers la nouvelle ville Ali Mendjeli .Soit une extension de 13 km adoptée par le gouvernement et qui entre dans le programme quinquennal 2010-2014. Une extension qui profitera notamment aux étudiants de la ville universitaire, dont le nombre pourrait atteindre les 50 000, ainsi qu'aux passagers de l'aéroport Mohamed Boudiaf. Sans oublier la masse humaine concentrée à la nouvelle ville. Par cette rallonge, le tramway pourrait satisfaire une masse d'habitants importante au niveau de cette localité qui enregistre une population affluant chaque jour en raison de la concentration des projets d'habitats y prévalant. Malgré cette configuration destinée à réguler la problématique des transports, les citoyens demeurent sceptiques quant aux délais de réalisation: «on raconte la même chose depuis l'année 2007.Le tramway tarde à voir sa mise en exploitation. Les Italiens travaillent comme bon leur semble, sans que les autorités locales ne daignent les sommer de respecter leurs engagements» témoigne un citoyen à jour de ce qui se fait dans ce secteur. Une estimation catégoriquement rejetée par les responsables du secteur à Constantine, jugeant que les retards accusés relèvent de contraintes liées à la topographie de la région au relief accidenté. D'un montant frôlant les 300 milliards d'Euros payés «rubis sur l'ongle», le projet phare de la capitale de l'est aura cumulé tant de désagréments. Et le bout du tunnel n'est pas pour demain. «Au fur et à mesure que le projet avance, des études techniques se font pour permettre au chantier de progresser» atteste un responsable local qui affiche un réel soulagement après le déclic enregistré. Néanmoins, un casse- tête plane : la trémie à proximité de l'Emir Abdelkader devra-t-elle être démolie ? Actuellement, on y consacre un grand «zoom technique» pour décider de la suite à lui donner .Si, pour les besoins du tracé, la donne s'impose, on doit se référer aux paramètres techniques, soutiennent des ingénieurs. Rien n'est encore émis. Ce que l'on sait, c'est que le chantier piétine et que le calvaire des citoyens perdure, notamment à Zouaghi à proximité du cimetière et du groupement de la gendarmerie, au niveau de l'intersection prés de l'université et du pont menant à Djenane Ezitoune. «C'est la galère au quotidien. Pour rallier le centre ville à partir de la Nouvelle ville Ali Mendjeli il faudra mettre plus de 40 minutes » témoigne un citoyen. La situation devrait s'améliorer avec la mise en service du tramway puisque il permettra de gagner quelques minutes du même parcours. Au même chapitre des transports, Constantine a vu l'autre rive allégée. Le téléphérique vient en effet à la rescousse des cités (hôpital, Picasso, Emir Abdelkader,…). «Depuis son exploitation, les cabines aériennes apportent une solution palpable à nos déplacements, vu les difficultés apparentes sur cet axe, fort prisé par les automobilistes» déclarent les adeptes de ce moyen de transport, réellement handicapés lors des arrêts intentionnels du tramway pour entretien des mécanismes. Cette première expérience jugée réussie, aura donné une idée aux autorités locales d'inscrire deux nouvelles lignes du genre au programme 210-214 : La première devra relier la zone urbaine de Bekira à Sidi M'Cid et la seconde la place Kerkri au Chalet des Pins et à la cité Daksi. La population ciblée est de plus de 200 000 habitants, selon les prévisions de la Direction des Transports. Le recours à cette solution à câble aérien n'est pas fortuit. Il entretient un rapport étroit avec le tissu urbain de la cité aussi complexe que dénaturé par des schémas d'aménagements indélicats. La wilaya de Constantine, à l'mage des autres régions dont la densité démographique va crescendo, gère difficilement le secteur. Et la galère des citoyens n'est pas en phase de décongestion sur les tronçons exploités au quotidien. Depuis l'entrée en vigueur des grands projets structurants, la circonscription suffoque .Chose évidente, eu égard à la nature des chantiers. Cependant, lorsque l'on sait que le plan de la circulation se cherche encore pour faciliter le déplacement, il y a de quoi rajouter une difficulté supplémentaire. La population Constantinoise se déplace difficilement. Et aux horaires de pointe, la tension est doublement manifeste. Un seul espoir pour envisager un déblocage rationnel à la situation : la livraison, dans les délais, du tramway, c'est-à-dire fin 2012. En attendant l'activation des autres chantiers : téléphérique, dédoublement des voies, construction des trémies à Sidi Mabrouk. Sans omettre le viaduc «le Transrhumel» dont les travaux accusent beaucoup de retard. Avec l'ensemble des œuvres achevées, la ville ou plutôt ses habitants pourraient aspirer à un déplacement sans bousculades avec, en sus, moins de CO2.