De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Tlemcen abrite jusqu'à ce soir jeudi le Salon national de l'artisanat avec la participation de 12 wilayas du pays.Organisé pour célébrer la Journée nationale de l'artisanat, dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», ce salon vise à préserver et promouvoir l'artisanat au niveau national et lui donner la place qui lui revient.De nombreuses créations ont été exposées, entre autres des tapis, de la poterie, la vannerie et le tissage. Le secteur de l'artisanat, qui a vécu un moment de crise et le manque d'organisation ce qui lui a donné une faible représentativité institutionnelle, se fraie le chemin de développement grâce aux politiques engagées dans ce sens.Le secteur, qui a subi de nombreux changements liés aux influences étrangères modernes et à l'évolution du mode de vie des Algériens qui se ressentent dans les créations, tend grâce aux artisans qui affichent leurs satisfactions de sortir de sa léthargie. Ceci explique que le tourisme est de plus en plus reconnu pour sa contribution au développement économique, grâce, notamment, à l'artisanat. Ce secteur offre la possibilité d'en faire une source importante de diversification économique, de croissance et de réduction de la pauvreté.Tlemcen, à l'instar d'autres villes algériennes, dispose d'une étonnante richesse de ressources historiques, culturelles et naturelles qui correspondent bien à l'évolution des préférences du secteur touristique. Le tourisme offre la possibilité d'en faire une source de diversification économique et pourrait être un des leviers de développement de la capitale des Zianides. Pour le secteur de l'artisanat, l'art est souvent perçu comme une source potentielle de croissance, pourvoyeur de recettes directes au profit du secteur du tourisme.Les artisans de cette région sont réputés pour les articles de cuir et les bijoux finement travaillés, dont l'inspiration est puisée généralement dans la culture amazighe. Certains artisans tlemcéniens ont réussi à vendre leurs produits à des touristes lors de cette manifestation culturelle de 2011.Mais ces succès sont peu nombreux et les revenus de ce secteur restent très en deçà de leur potentiel. Faute de liens avec les marchés d'exportation et d'un marché touristique local suffisant pour les soutenir, la plupart des artisans restent piégés. A Tlemcen, la plupart des artisans travaillent seuls ou en petits groupement coopératifs plus ou moins informels. Par conséquent, ils ne peuvent prétendre à des crédits bancaires ou nouer des liens avec des acheteurs en dehors de la wilaya.Dans ce sillage, le directeur de la Chambre de l'artisanat a précisé que les artisans de la filière du tapis seront pris en charge pour revendre leurs produits à l'étranger et que la CAM prendra en charge ce volet. Une plate-forme pour le développement d'un secteur exportateur significatif a été élaborée dans la wilaya, qui compte quelque 3 800 artisans selon la Chambre de l'artisanat, la construction d'un cadre plus agréable au travail et la formation technique a été achevée, et c'est aux artisans de se mettre à l'oeuvre.
A. B.
Appel pour le renforcement des mécanismes d'accompagnement Le renforcement des mécanismes d'accompagnement des artisans pour soutenir la production locale a été une des principales recommandations de la journée d'étude organisée par la Chambre de l'artisanat et des métiers de Tlemcen, en coordination avec la Direction de wilaya du tourisme et de l'artisanat sur «le système de production locale». L'accompagnement technique permettra d'élever le niveau des artisans dans le domaine de la gestion des entreprises et de les aider à affronter les difficultés rencontrées sur le marché. Il leur permettra ainsi de fournir un produit apte à la concurrence. Les participants ont également insisté, lors de cette journée d'étude, à laquelle ont pris part le Laboratoire des sciences économiques de l'Université de Tlemcen, sur la nécessité de mettre au point une stratégie pour le développement des secteurs, public et privé, et d'accorder aux artisans locaux le droit à la sous-traitance dans les grands projets. Au cours de cette rencontre, à laquelle a assisté un nombre d'artisans et de représentants d'associations professionnelles du secteur privé, le docteur Mustafa Chérif, professeur à l'université de Tlemcen, a présenté une communication sur la relation entre l'artisanat et le développement durable local. Il a mis en exergue les avantages dont peuvent bénéficier les communes, «si l'intérêt est accordé à l'artisanat comme la création d'emplois et la préservation de la stabilité de la main-d'œuvre». Le professeur Hamitouche Djilali, directeur de la Chambre d'artisanat et des métiers de Tlemcen, mettra, lui, l'accent sur le rôle de sa structure dans l'insufflation d'une dynamique au développement local, l'activation des métiers manuels, le renforcement et l'amélioration du climat des entreprises.