Photo : M. Hacène Par Algérie presse service Le roman algérien, qu'il soit écrit en langues arabe ou française, «tend vers le mieux», a affirmé, mardi dernier à Oran, le professeur Hind Saadouni, enseignante à l'université de Constantine et spécialiste en littérature arabe, en marge des travaux du colloque national sur le thème «Roman algérien de 1990 à nos jours».Dans une déclaration à l'APS, le professeur Hind Saadouni a indiqué que le roman algérien écrit en langue arabe «est devenu, après s'être quelque peu éloigné de sujets d'histoire, proche de ceux produits par les romanciers arabes, sur le plan de la forme et du contenu». Elle a précisé également que le roman algérien écrit en langue arabe a pu, dans un court processus, à partir des années 1970 avec le Vent du sud de Abdelhamid Benhedouga, «s'imposer sur la scène littéraire arabe, en témoigne le nombre de prix récoltés par les écrivains algériens». Cette chercheuse en littérature arabe a rappelé que le roman algérien a obtenu les cinquièmes places parmi les 10 meilleurs romans sélectionnés en l'an 2000 au niveau des pays arabes. Au sujet du roman de «crise», terme utilisé pour qualifier les écrits durant la «décennie noire» vécue par le pays, cette spécialiste a expliqué que la majorité des écrits durant cette période «a collé à la réalité de l'époque et ne répondait pas aux conditions de narration». Le Pr. Saadouni a ajouté que pas moins de 300 romans algériens écrits dans «l'urgence» ont été dénombrés durant cette période. «Ces œuvres sont loin de répondre aux conditions techniques d'écriture, en témoignent le nombre de romans ressemblant à des écrits journalistiques, du fait que des journalistes ont fait incursion dans ce domaine». Le romancier Tahar Ouattar était, de son vivant, parmi «les plus opposants à ce genre de littérature, celle de l'urgence, car ses auteurs étaient de ceux qui écrivaient à la hâte, sans tenir compte des techniques qu'exige le roman, abordant notamment des sujets portant sur des tranches de vie quotidienne», a-t-elle ajouté.Pour ce qui est de l'émergence de jeunes auteurs et leur influence sur l'écriture du roman algérien, Mme Saadouni a indiqué que les écrivains en herbe ou «amateurs» ont réussi à s'imposer avec force sur la scène littéraire, à l'exemple de Habib Sayah. Mais malgré l'avènement de cette nouvelle vague, l'intérêt est plutôt porté sur des hommes littéraires à l'image de Ouacini Laaredj et Ahlem Mostaghanemi, a-t-elle précisé, imputant cette tendance à la critique littéraire.Les travaux, de cette deuxième et dernière journée du colloque organisé par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), ont été marqués par nombre d'interventions portant notamment sur le soufisme dans le roman Cet amour de Habib Sayah, «les Textes superposés et fictionnalités de la typographie» dans Si diable veut de Mohamed Dib, «Evènements historiques entre fiction et fonctionnalité», «De Juba et la recherche de Mahdi El Mountadar».