Photo : M. Hacène Par rédaction culturelle D'une durée de deux jours, le colloque consacré à la littérature algérienne sous le thème «Roman algérien de 1990 à nos jours» s'est clôturé hier, à Oran. Organisé par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran, cet événement a donné l'occasion à plusieurs chercheurs et spécialistes de débattre de la situation actuelle de la littérature en Algérie et des perspectives de son développement», déclare le directeur de la division Recherche en anthropologie de l'imaginaire et des pratiques signifiantes du Crasc.Pour la 1ère intervenante, Mme Lynda-Nawel Tebbani-Alouache, de l'université de Lyon, qui a présenté la communication Le nouveau roman algérien : entre la mémoire de l'évènement et la fable du récit, «le roman algérien, depuis 1990, ne s'est jamais démarqué de l'histoire du pays, en dépit de tous les évènements que celui-ci a connus , ce qui en fait un roman de mémoire», dit-elle en ajoutant : «L'histoire riche de l'Algérie a toujours été le principal inspirateur des œuvres d'éminents écrivains algériens, à l'instar de Mouloud Mammeri, Kateb Yacine mais aussi de Wacini Laaredj, Amine Zaoui et Ahlem Mosteghanemi», a-t-elle affirmé. Pour sa part, Mme Yamina Zenaï, chercheur au Crasc a tracé l'historique de la littérature et du roman algérien à travers les époques, marqués, dans un premier temps, par des ouvrages dont la préoccupation principale était l'affirmation de l'identité nationale par la description d'une réalité socioculturelle qui allait à l'encontre des clichés habituels. «C'est à ce titre que l'on a assisté à la publication de romans tels que La trilogie de Mohammed Dib avec ses trois volets que sont la Grande maison, L'incendie et le Métier à tisser, ou encore le roman Nedjma de Kateb Yacine, souvent considéré comme une œuvre majeure», a-t-elle souligné. Elle a également indiqué, dans ce sens, qu'au lendemain de l'indépendance, plusieurs nouveaux auteurs ont émergé sur la scène littéraire algérienne dont Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, Tahar Djaout, Abdelhamid Benhadouga et Tahar Ouettar, qui ont abordé dans leurs œuvres nombre de tabous. «Un grand nombre d'auteurs algériens ont tendance, actuellement, à se définir dans une littérature d'expression bouleversante, en raison, notamment, du terrorisme qui a sévi durant les années 1990. Une autre partie adopte un autre style de littérature qui met en scène une conception individualiste de l'aventure humaine en cette période», a-t-elle souligné. De son côté, Mme Hind Saadouni, maître assistante en Lettres arabes à Constantine, a expliqué que le roman algérien a connu l'avènement de nombreux nouveaux auteurs à partir des années 90, «ce qui lui a permis de briller».