La Cinémathèque Algérienne parviendra-t-elle à retrouver son statut et sa richesse ? La salle de répertoire de la rue Larbi Ben M'hidi étant indisponible, la direction de la Cinémathèque algérienne investit les initiatives extra-muros, souhaitant ne pas se couper des publics ni laisser en jachères son fonds considérable de films. Ainsi, en partenariat avec la filmathèque Mohamed Zinet de l'Office Riadh El Feth, dirigée par Llyazid Khodja, ancien de la Cinémathèque, elle a créé les « Mercredis de la Cinémathèque ». Ce rendez-vous hebdomadaire, fixé à 18 h, présentera des œuvres du répertoire cinémathographique national et international. Il a été inauguré hier avec la projection du film culte sur le premier Festival panafricain d'Alger, du réalisateur Wiliam Klein, une œuvre documentaire riche en images et en témoignages sur l'extraordinaire rencontre de 1969. On y voit des scènes qui paraissent aujourd'hui relever du fantastique, tant l'Algérie et le monde ont changé. Le programme « Les Mercredis de la cinémathèque » se poursuivra jusqu'à la rénovation complète de la salle centrale de la Cinémathèque algérienne. Selon Ahmed Benkamla, nouveau directeur de cette institution, la commission interministérielle des marchés devait, cette semaine, approuver le cahier des charges, ce qui permettrait d'engager aussitôt la publication de l'avis d'appel d'offres national et la sélection des entreprises. « Il est prévu une mise à niveau générale, précise-t-il, qui concerne aussi bien la salle, mais aussi les équipements qui seront amenés aux meilleurs normes d'accueil et de technologie ». Si le calendrier ne connaît aucun retard, la Cinémathèque devrait être prête pour le deuxième Festival panafricain d'Alger en juillet prochain et accueillir la rétrospective du cinéma africain, qui devrait se tenir à cette occasion. Parallèlement, la salle de Béjaïa atteint sa phase finale de travaux. Les cinéphiles de la place Gueydon pourront enfin renouer avec leur passion au début de l'année 2009 dans des conditions de projection dignes d'une salle de cinéma. Après la rénovation de la salle de Sidi Bel Abbès, qui a enchanté les amis du septième art, on apprend que la justice a tranché définitivement en faveur de la Cinémathèque pour la récupération du fameux cinéma Cirta de Constantine, convoité par d'autres postulants. Mais la nouvelle la plus importante sans doute consiste dans l'opération en cours qui était attendue depuis longtemps par les professionnels et les amoureux du cinéma. Il s'agit de la centralisation de l'ensemble des copies éparpillées à travers l'ensemble du réseau de salles dans des conditions souvent épouvantables. Ce sont environ 10 000 films, parfois uniques au monde, qui constituent un véritable trésor patrimonial qui sera conservé en « un lieu sécurisé et adapté ». L'opération que l'on annonce comme imminente va permettre de réalser enfin un inventaire prècis de ce patrimoine. De même ; il est prévu l'introduction de nouvelles technologies : gestion informatisée du fonds, numérisation, transmissions par Internet.... La Cinémathèque pourra alors prévaloir de son statut aujourd'hui indu de musée du cinéma. Il reste que les moyens, indispensables, ne peuvent suffire à sa véritable renaissance. Une vision culturelle précise de la programmation devra donner des références à l'action de cette institution dans les années à venir.