Le débat sur l'application des décisions du TAS de Lausanne n'est pas encore clos qu'une autre affaire est venue à nouveau brouiller les relations entre les clubs de la division une et la FAF. Tout est parti de la décision des clubs de réclamer les droits TV des prestations de leurs clubs. N'ayant pas touché le moindre sou depuis l'exercice écoulé, les présidents fixent un ultimatum à la FAF pour le payement de leurs honoraires. Ils réclament aussi leur participation dans les négociations entre la haute instance fédérale et l'ENTV pour les droits de retransmission de la saison 2008/2009. Faute de quoi, les responsables des clubs menacent de boycotter la télévision. C'est-à-dire empêcher la retransmission des matches du Championnat national à partir de la prochaine journée. Les présidents de club réclament la tenue de l'assemblée générale élective de la LNF dans les plus brefs délais pour élire un président légitime et, par ricochet, revenir à la légalité. Pour certains d'entre eux, la nomination hâtive d'un comité ad hoc a été jugée «inopportune et unilatérale», ce qui a provoqué l'ire des boss de club qui reprochent à la FAF d'avoir choisi un comité sans se référer aux avis des gérants de club. «Il était convenu que toute nomination devait se faire en concertation avec les principaux acteurs. On ne doit pas nous envoyer n'importe qui pour occuper une fonction aussi importante. Les clubs, les principaux acteurs, doivent avoir leur mot à dire, surtout concernant le profil d'une commission», assène un président très connu non convié au conclave. Et, justement, au-delà de «l'inopportunité d'une telle démarche», le profil du nouveau locataire de la LNF constitue le principal grief des clubs à l'encontre de la tutelle. «On ne peut pas comprendre qu'en pleine fin de saison, quand nous devons préparer les documents de l'AG, on nous enlève le président de la LNF, un homme de dossiers, expérimenté pour certains préposés aux élections de la FAF qui l'ont tant décrié et qualifié d'incompétent et qui se sont finalement élevés contre sa dépossession pour nous parachuter un comité, inexpérimenté pour n'avoir jamais occupé de telles fonctions», dit notre interlocuteur qui soupçonne le président de la FAF «de vouloir revenir à la charge après avoir été mis en minorité dans l'affaire du RCK et des présidents». Face à cette situation, et en dépit des explications de ceux qui soutiennent avoir besoin de Ali Malek à leurs côtés, comme Abdelkrim Serrar de l'ES Sétif, la fédération n'a pas tardé à apporter la réplique. C'est ainsi que le président de la FAF, «s'appuyant sur les statuts et règlements de la FAF», a, à son tour, décidé que, dorénavant, les clubs assisteront aux négociations de la FAF-ENTV concernant les droits de retransmission. Un «tacle fédéral» accueilli du côté de la rue de Tripoli comme «un défi aux clubs». Suffisant pour faire monter la tension entre la FAF et les autres clubs qui n'ont pas assisté au conclave alors qu'ils en sont partie prenante. Ces derniers, qui ne s'avouent jamais vaincus, vont revenir à la charge en envoyant une correspondance au président de la fédération pour lui ordonner de rapporter la mesure jugée «anti-statutaire». En effet, le président de la FAF a enfreint la loi car c'est à l'assemblée générale de désigner ou de nommer le comité ad hoc, pas à la FAF. Le boss suprême du football algérien reste zen et propose en échange un autre tête-à-tête à son retour de Monrovia pour, selon notre source, «convaincre les clubs non invités de la nécessité de laisser le comité ad hoc gérer le restant des affaires courantes de la LNF sans l'accabler, lui qui a besoin de sérénité à quelques jours du match capital face au Liberia. «Et c'est au moment, poursuit notre interlocuteur, où nous attendions une réponse à notre demande d'audience à la FAF, dans le but de la mettre devant le fait accompli, qu'il a précipité les choses en organisant à la va-vite la passation de services entre le boss sortant de la LNF et le comité ad hoc.» Une situation cocasse qui promet une ambiance très spéciale du côté des clubs qui n'ont pas assisté au consistoire. A moins que la FIFA, réfractaire à toute ingérence dans la vie du football, ne vienne tout régenter par ses éternelles menaces. Affaire RCK-FAF : l'attente continue… La nomination unilatérale d'un comité ad hoc ne constitue pas la seule pomme de discorde entre les présidents de club et la Fédération algérienne de football. Le fait de surseoir à la décision du TAS de Lausanne est venu corser le différend entre les deux instances. Les nombreux observateurs et autres amateurs de sensations fortes, qui tablaient sur un conclave mouvementé, sinon houleux, lors de cette réunion entre certains présidents de club et la FAF, n'en ont pas eu finalement pour leurs frais. Et pour cause ! Election oblige, le président de la FAF, toujours serein et attendant les motivations de la décision du TAS, a remis l'application de la décision à son retour de Monrovia pour avoir plus de marge de manœuvre et afin d'y voir plus clair. Paraissant tout à fait serein et détendu pour un homme qui a vécu tant de pression ces derniers temps, avec l'affaire du RCK qui a tenu en haleine tout un peuple depuis quatre mois, il allait souhaiter la bienvenue à ses invités. Là aussi, le président de la Fédération algérienne de football demande, pour cette raison, de différer l'application de ladite instance jusqu'après la rencontre capitale de Monrovia. Un argument balayé d'un revers de la main par les responsables du club koubéen et les autres qui sont en attente du verdict final, comme le MCO, le CAB, le WAT et l'OMR. Les organisateurs de ces assises ont pris manifestement les devants. Dans ce sens qu'ils ont quasiment opté pour que des élections électives (AGE) de la LNF et de la FAF se déroulent avec une semaine d'intervalle au maximum, dans la mesure où seuls les détenteurs des invitations ont pu assister à la réunion. D'ailleurs, on croit savoir, selon d'autres sources, que le président du NAHD, Mohamed Toumi, initiateur de ce projet, n'a pas apporté sa caution et s'est carrément démarqué de cette réunion pour des raisons qu'ils n'a pas encoredivulguées.Effectivement, Toumi a refusé d'assister à cette réunion et de la cautionner, libre à lui de faire ce qu'il veut, les gens doivent respecter la position de tout un chacun. Cela dit, les présidents se sont donné rendez-vous pour une autre rencontre afin d'évaluer le suivi des premières recommandations. Le boss nahdiste n'a pas manqué toutefois d'exhorter toutes les composantes du paysage footballistique à œuvrer la main dans la main et, surtout, dans le respect mutuel, seul garant d'un avenir meilleur pour toute la famille sportive, et ce, même dans les moments critiques. Dans ce même ordre d'idées, les clubs ont également mis en exergue, lors de la deuxième réunion ayant regroupé, mardi en fin d'après-midi, les présidents de club avec le premier responsable de la FAF, les autres points liés à la gestion de la compétition et à l'arbitrage par la DTNA, ainsi que les sanctions et les critères concernant le choix des arbitres. M. G.