De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'université de Constantine a été bien malmenée durant cette dernière décennie. Le nombre des étudiants a considérablement augmenté. Une masse estudiantine qu'il est nécessaire de préserver et de protéger une fois à l'intérieure de l'enceinte, contre toute sorte d'intrusions. Toutefois, la sécurité dans ces lieux fait défaut. Une fois les cours amorcés à huit heures, c'est l'anarchie qui s'installe devant le grand portail. Les agents de sécurité se montrent impuissants pour filtrer toutes les rentrées. «Chaque jour, c'est le même scenario qui se présente. Beaucoup d'intrus rejoignent les espaces pour y écouter de la musique ou y engager des parties de cartes, voire même venir spécialement importuner les étudiantes», témoigne un universitaire. Alors que le parking jouxtant le campus des langues pour le moins aménagé sert malheureusement à des démonstrations automobiles et autres décibels qui en découlent. Les 200 agents de sécurité, voire plus, engagés pour maintenir la discipline et la rigueur au sein de ces lieux de savoir se trouvent dépassés. D'aucuns pensent que la sécurisation de l'université n'est pas du seul ressort des employés et de l'administration. Cela devrait concerner aussi les étudiants. Malheureusement, l'indifférence affichée mine et entache ce lieu destiné à l'enseignement. Certes, les agressions contre les filles ont baissé ces deux dernières années, mais les vols persistent. «Heureusement qu'il existe un point de contrôle de la police au grand rond-point de l'université, sinon la situation serait pire», confie-t-on. Par ailleurs, quelques étudiants n'y vont pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer l'attitude inélégante des agents de sécurité, qui, selon eux, se rendent complices en fermant l'œil sur quelques présences suspectes. «La surveillance s'émousse progressivement au fur et à mesure de l'année. Les agents se montrent un peu passifs devant le rush», soutient un étudiant qui ajoutera que «la plupart des surveillants laissent entrer leurs copains véhiculés. Alors que les étudiants doivent «montrer patte blanche» pour faire rentrer leurs véhicules. Parfois même les enseignants se heurtent à l'attitude des agents, s'est-on encore indigné. Questionné, un vigile confie qu'à chaque fois on accuse la surveillance de ne pas faire son travail à l'entrée. «Mais les étudiants eux-mêmes enfreignent le règlement. Ils ramènent leurs potes et leur font visiter les amphis et les salles de cours. Donc inutile d'endosser aux agents de sécurité la responsabilité de cette anarchie» a-t-il répliqué. En fait, depuis la dramatique agression d'un enseignant commise par deux agents, il y a plus de deux ans, l'image sécuritaire de l'université de Constantine en a pris un coup. Un plan de sécurité s'impose pour apporter sérénité et confiance à cette gigantesque structure. Par ailleurs, dans les cités universitaires de Khroub, Aïn Smara, Zouaghi, Ali Mendjeli, la situation est moins houleuse, à l'exception de quelques «tensions estudiantines intérieures». La sécurisation des étudiants dans l'enceinte universitaire s'est améliorée avec le redéploiement des agents, mais il existe toujours des cas malencontreux qui viennent parfois bouleverser le calme qui doit y prévaloir.