Photo : Riad Par Amar Rafa L'Algérie a déploré la dernière déclaration faite par Aïcha Kadhafi sur la télévision Al Raï, et affirme qu'elle ne manquera pas de tirer «pleinement» les conséquences de cette nouvelle transgression médiatique. «Nous déplorons ces propos inacceptables tout comme nous déplorons vivement le fait que Mme Aïcha Kadhafi ait enfreint, pour la seconde fois, les règles de l'hospitalité qui lui est accordée, à titre humanitaire, en Algérie», a affirmé, jeudi, Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans une déclaration diffusée par l'APS. «Comme l'avait souligné le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, la famille Kadhafi est l'hôte de l'Algérie, pour un temps, et nous ne manquerons pas de tirer pleinement les conséquences de cette nouvelle transgression de l'obligation de réserve qu'impose le statut des membres de cette famille en Algérie», ajoute-t-il. Cette réaction, que d'aucuns ont assimilé à une mise en garde sévère de la part d'Alger, suscite des interrogations sur les conséquences d'une telle attitude de Aïcha Kadhafi. Alger, qui est en plein processus de normalisation avec le CNT - ce dernier qui réclame son extradition -, ira-t-elle jusqu'à la révision du statut de réfugié accordé à la famille Kadhafi ? Elle a appelé à venger la mort de son père, Mouammar Kadhafi, et à se «révolter contre le nouveau gouvernement», dans des déclarations audio diffusées, mercredi dernier, par la chaîne de télévision arabe Al Raï, basée à Damas. «Mon père ne nous a pas quittés, il est toujours parmi nous. (…) N'oubliez pas ses commandements vous enjoignant de continuer le combat, même si vous n'entendez plus sa voix», a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision syrienne Al Raï, à l'occasion du 40e jour de la mort du colonel Kadhafi, tué le 20 octobre dernier dans des circonstances non encore élucidées. Aïcha Kadhafi a ainsi souhaité que les Libyens se rebellent contre le nouveau gouvernement «installé par les avions de l'Otan (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord)». Aïcha Kadhafi, avec ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safiya et de nombreux membres de la famille, n'est pas à sa première «sortie» médiatique depuis son exil en Algérie, le 29 août dernier. En septembre, Aïcha Kadhafi avait déjà qualifié les nouvelles autorités libyennes de «traîtres». Le chef de la diplomatie Mourad Medelci avait alors jugé ces propos «inacceptables», estimant que la fille de Mouammar Kadhafi ne tenait pas compte de ses «devoirs» de réserve envers son pays d'accueil. Sa mère Safiya, quant à elle, avait fait une déclaration à la même chaîne, le 21 octobre, pour réclamer une enquête des Nations unies sur les circonstances de la mort de son mari.