Photo Riad De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le foncier industriel continue de constituer l'une des premières préoccupations, autant des opérateurs économiques (nombreux sont ceux qui se plaignent de ne pas en avoir bénéficié bien qu'ils soient porteurs de projets sérieux) que des pouvoirs publics qui semblent décidés à lutter contre le trafic des terrains auquel se livre ce que beaucoup n'hésitent plus à qualifier de mafia du foncier. Dernière action en date, la récupération par les autorités locales d'une trentaine d'hectares de foncier agricole et industriel, situés dans les zones industrielles de Sénia et Hassi Ameur, qui avaient été attribués il y a une dizaine d'années par le Comité d'assistance locale et de promotion de l'investissement (CALPI) à des opérateurs qui se sont révélés être de faux investisseurs puisqu'aucun projet n'a été concrétisé jusqu'ici, et que les bénéficiaires envisageaient, dit-on, de les revendre au prix fort. Selon toute vraisemblance, ces terrains devraient être réattribués dans le cadre de la création d'emplois pour des concessions de trente années. D'ailleurs, des programmes ont été lancés et des finances mobilisées aux fins de réaménager des zones industrielles auxquelles il est reproché de nombreuses insuffisances en matière de voirie, d'éclairage, d'assainissement... A la récupération des assiettes délaissées et au réaménagement des zones industrielles, s'ajoute la récente annonce de la création prochaine de 36 zones d'activités de «nouvelle génération», soit une superficie de 8.000 hectares, faite ces derniers jours à Oran par la directrice générale de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref). Trente-trois wilayate, dont Oran, dans la zone industrielle de Oued Tlélat - devraient bénéficier de cet important portefeuille foncier qui intervient pour répondre aux orientations stratégiques de l'aménagement dans le cadre des politiques de développement industriel : «Il faut une offre foncière de qualité à la dimension du plan de développement économique et à sa promotion», avait indiqué la directrice de l'Agence de régulation foncière.Ces «nouveautés», si elles sont suivies d'effet sur le terrain, devraient satisfaire les très nombreux «petits investisseurs» et porteurs de projets oranais qui n'arrivent pas à acquérir de terrains dont seuls de puissants magnats profitent. L'année passée, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Reda Hamiani, avait d'ailleurs vertement critiqué le système des enchères publiques pour l'attribution des terrains à usage industriel, affirmant que celui-ci «profite aux puissances de l'argent» même si elles ne sont pas forcément porteuses du meilleur projet en termes de création d'emplois et de richesses.