Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, est arrivé dimanche soir, à Alger, première étape d'une tournée dans la sous-région. Accompagné de Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA à la paix et la sécurité, M. Ping a décliné l'objet de sa visite, qui consiste à «consulter» l'Algérie et à échanger des points de vue avec ses responsables au sujet de la situation dans la sous-région, notamment en Libye. «Compte tenu de la situation prévalant actuellement dans le continent, en général, et en Afrique du Nord, en particulier, il est bien de consulter l'Algérie et voir comment nous allons gérer la situation dans toute la sous-région», a-t-il déclaré à son arrivée à l'aéroport Houari-Boumediène. «Je suis accompagné de M. Lamamra pour rencontrer les autorités algériennes, afin d'échanger (les points de vue) et de voir, avec nos chefs d'Etat, comment nous allons gérer cette nouvelle situation», a-t-il ajouté, faisant observer qu'il séjournait «souvent» en Algérie où il était reçu «à chaque fois par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika». «Du fait des événements en Libye, nous avons encore à examiner (avec les autorités algériennes) les inquiétudes qui se manifestent au Tchad, au Mali, au Niger et même en Mauritanie», a ajouté M. Ping. Il a annoncé qu'il se rendra, à la fin de sa visite en Algérie, en Libye, pour installer à Tripoli un bureau de l'UA, «sur décision du Conseil de paix et sécurité» de l'UA. «Je me rendrai par la suite au Niger», a-t-il ajouté, précisant avoir commencé par l'Algérie «pour faire le tour de la sous-région».Cette tournée intervient, tient-on à le souligner, à la veille de l'expiration de son mandat, prévu fin janvier 2012, en tant que président de la Commission de l'Union africaine. Pour autant, l'ancien ministre gabonais des Affaires étrangères, Jean Ping, qui brigue un second mandat, mise sur l'Algérie, dont le poids n'est pas à démontrer au sein des instances de l'Union africaine et où il compte de nombreux amis, dont le président Bouteflika et le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. Jean Ping, en poste depuis 2008, fera montre certainement d'un bilan qui n'est pas loin d'être reluisant, au cours duquel il a su redonner sa «crédibilité» à l'Afrique auprès de ses partenaires et des instances internationales. Même si au demeurant son mandat a été «entaché» - conjoncture oblige - par la persistance des foyers de conflits dans le continent, notamment en Somalie, mais aussi par les événements sur lesquels l'UA n'a pas pu influer pour inverser le cours des choses, à savoir le coup d'Etat à Madagascar, coup d'Etat en Mauritanie, coup d'Etat électoral en Côte d'Ivoire, les changements à la tête des Etats, à la suite des révoltes en Tunisie, en Egypte et la chute du régime de Kadhafi, où le travail diplomatique intense (tentatives de médiation, feuilles de route), n'a pas été déterminant dans la suite du conflit. Jean Ping doit affronter la concurrence de Nkosazana Dlamini-Zuma, 62 ans, actuelle ministre de l'Intérieur d'Afrique du Sud, ex-femme du président Jacob Zuma, ancienne militante anti-apartheid, ministre de l'Intérieur, ex-ministre de la Santé et ex-ministre des Affaires étrangères. A. R.