Photo : S. Zoheir Par Fodhil Belloul Cinquième soirée du Festival culturel international de musique symphonique au palais de la culture Moufdi Zakaria lundi soir. Au programme, un voyage musical du Japon au Mexique, en passant par le Chili, avec des interprétations mêlant, pour chacune des orchestres, musiques traditionnelles et œuvres classiques revisitées. Le trio japonais, composé du pianiste Toshiki Usui, de Morio Kitagawa à la flûte et d'Akiko Ono, est une troupe de jeunes musiciens déjà aguerris aux représentations internationales mais surtout engagés dans la défense de causes nobles puisque le pianiste donne régulièrement des concerts caritatifs sous la bannière de l'ONU, notamment en faveur de la cause palestinienne. Et c'est justement au piano que ce dernier a exécuté, en solo, la sonate pour clavier n° 14, opus 27 de Beethoven, œuvre plus connue sous l'appellation Sonate au clair de lune. Mais la surprise viendra du flûtiste Morio Kitagawa qui a interprété un solo de flûte pour le moins intriguant. Il s'agit d'une œuvre de Toru Tekemitsu, compositeur japonais du XXe siècle, et qui a exploré les voies de la musique traditionnelle de son pays. Toru Takamatsu est surtout connu pour ses musiques de films, notamment celle du chef d'œuvre fantastique l'Empire de la passion du réalisateur Nagisa Oshima. Les amateurs de cinéma japonais ont sans doute replongé dans les atmosphères glauques et inquiétantes du film en écoutant ce solo. Le trio était au grand complet pour la dernière interprétation, une «fantaisie brillante» du troisième opus de Carmen de Bizet.La soirée se poursuit avec le Chili cette fois, qui participe pour la première fois à ce festival avec le Ténor Bablo Macias, accompagné avec brio par un pianiste ukrainien, sans doute venu remplacé la pianiste algérienne Kheira Mokrane annoncée au programme. Bablo Macias s'est par avance excusé de «n'être pas en très grande forme» ce soir-là, et il fut totalement pardonné, puisque son interprétation d'un extrait de Don Juan de Mozart fut saluée par une standing ovation. Enfin, ce fut au tour du Quintette Anahuac de monter sur scène. Spécialistes de musique de chambre pour corde, ces jeunes musiciens (le festival semble résolument privilégier la jeunesse) ont interprété des morceaux enjoués de musique traditionnelle mexicaine, une ambiance de mariachis et de hacienda, magistralement rendue par trois violons, un alto et un violoncelle. Par contre, nulle trace des invités les plus attendus de la soirée, le Bolshoi String Quartet. Le nombre de Russes présents, hier soir, augurait pourtant d'une présence certaine des musiciens d'un des plus célèbres orchestres de chambres du monde. Niet, pas de Bolchoï ce soir-là, et surtout aucune explication ou mot d'excuse de la part des organisateurs.