C'est un pan de la culture traditionnelle coréenne qui a été revisité, samedi et hier soir, au TNA. Organisé sur initiative de la Korea Foundation, le spectacle donné par la troupe Druae a littéralement subjugué le public par sa musique et ses danses séculaires. Celles-ci occupent une place importante en Asie de l'Est, à l'instar de la Chine et du Japon. La musique coréenne a contribué, par ailleurs, au développement musical de l'Asie de l'Est en inventant le système de notation musicale (basé sur les notes). Très aérée et originale de par ses douces mélodies, la musique que le public a eu à apprécier réunit trois catégories: la musique de cour royale, la musique folklorique qui comprend la musique instrumentale (jeongak, nongak, etc.) et la musique vocale (pansori, minyo, etc.) et la musique religieuse (boudhiste et chamanique). C'est sur la beauté majestueuse de ces rythmes que la troupe Durae a décliné la grâce de ses gestes et l'harmonie de ses mouvements. Une danse pour dire toute «la beauté intérieure esthétique de l'esprit». Un mouvement d'épaules et des bras, un hochement de tête, danser en faisant semblant de bouger mais en même temps, rester debout, tout cela sont les principales caractéristiques de la danse coréenne qui a grandement retenu l'attention du public. Figuraient au programme du spectacle plusieurs numéros de danse, notamment acrobatiques, qui nous renseignent sur la richesse culturelle de l'Asie: un solo de flûte traversière traditionnelle en bambou (Deagum solo) appelé Cheongseong Gok qui veut dire la musique d'un ton haut; Geom Mu, une danse de l'épée, interprétée tout en douceur avec beaucoup de sensualité et de grâce par des femmes. Sanjo Byeongju est un récit instrumental similaire à la sonate qui traduit des «mélodies dispersées» par la magie des deux instruments contradictoires, mais paradoxalement synchrones, l'ajaeng et le daegum (un grand gong et une flûte traversière de bambou). Taepyeongso et Samul est une partie instrumentale jouée sur le samul, composé de quatre instruments à percussion aux noms tous exotiques, desquels émanent des sonorités rudes de musique populaire et paysannes dédiées à être jouées en extérieur ou dans une cour royale. Seongju Gut est une musique religieuse destinée à la vénération de nombreux dieux pour le bonheur et la santé de la famille et du village. Mystique, très captivante, elle a conquis l'assistance par la profondeur spirituelle qui émane de nombreux instruments auxquels elle fait appel. Le public a eu également à apprécier la danse des fleurs exécutée avec raffinement par les danseuses dans leurs plus beaux atours, très richement habillées. Exécutée en deux ou trois temps, Samulnori- Udari Pungmul est une danse des fêtes des paysans qui a également insufflé fraîcheur et surprise dans la salle, sans oublier la danse des éventails, Buchae Chun aux diverses formes dessinées par les danseuses, très élégantes dans leurs habits de luxe. Tournoyer avec un sogo, autrement dit un long ruban, est le propre du Samulnoni-Pan Gut, un numéro qui mettra en relief toute la souplesse et le dynamisme des danseurs de cette troupe. Des figures de danse fantastique et de percussions qui nous ont fait goûter à l'essence des arts populaires traditionnels de la Corée. Avec ce spectacle très attrayant, le public algérois a pu découvrir une belle facette du patrimoine culturel coréen, jalousement sauvegardé par son peuple. Un exemple à suivre.