C'est tel un ange, la pianiste Keiko Hyakutake a fait son entrée sur les planches de la salle Cosmos, jeudi dernier. Elle a d'abord revisité Beethoven. Une osmose s'est produite à ce moment entre la pianiste et le public. La musique a transporté la salle dans un havre de paix, très apaisant, et les tracas et les malheurs du monde extérieur étaient bannis. La magie de ce moment se ressentait à travers Keiko Hyakutake, qui était complètement prise par son jeu. Après dix-huit minutes de bonheur, la pianiste s'est attaquée au morceau Rêverie de Claude Debussy. Sur des notes lentes et rapides, chacun était transporté, éveillé à chaque rebondissement de son. À noter que ce récital a été organisé par l'ambassade du Japon, la fondation du Japon en partenariat avec le ministère de la Culture. Pour sa première prestation en Algérie, Keiko Hyakutake a interprété un hommage à la musique algérienne avec Miniatures algériennes, du pianiste Salim Dada. En effet, elle a repris trois morceaux dont Aurore de Djurdjura, Danse Zaydan et Crépuscule sur la baie d'Alger. Ces compositions représentent cinq tableaux sur les paysages, architectures urbaines et des scènes socioculturelles en Algérie. La première représente les plaines kabyles à travers le chant traditionnel “ashwiq” et la deuxième était représentée à travers la musique malouf. Cette jeune artiste, originaire de Tokyo, issue d'une famille de musiciens, a fait ses études de piano à l'Université supérieure de musique de Tokyo Fine Art. Pour ses innombrables récompenses, la pianiste intègre le CNSM de Paris, en 2004, et obtient le diplôme de formation supérieure en 2007. Elle participe avec de nombreux concerts dans plusieurs manifestations, comme le festival de Prades, l'Académie internationale de musique de Cagliari et Young Concerts Artists. Par ailleurs, elle devient l'accompagnatrice officielle du concours Marguerite Jaques Thibaud et du concours international Jean Françaix. Lors de la seconde partie du récital, Keiko Hyakutake interprète des titres de Ravel. La cerise sur le gâteau, le moment le plus fort de cette soirée, est l'interprétation de Nocturne de Chopin. Cette artiste n'a rien à envier à ses prédécesseurs car elle a offert au public présent un moment de pur bonheur.