Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Laghouat Karima Mokrani Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, était hier à l'université Amar-Thelidji de Laghouat pour s'assurer de la bonne préparation de la visite du président Bouteflika. Ce dernier va procéder, aujourd'hui même, à l'ouverture officielle de l'année universitaire 2011/2012. L'événement est attendu depuis plusieurs jours, mais le chef de l'Etat ne s'y est décidé que récemment, préoccupé par d'autres activités. «Cela fait plusieurs jours depuis que nous nous préparions à cette visite, mais ce n'est que maintenant que ça devient officiel…», confie un responsable de l'établissement universitaire. Une structure en pleine expansion pour une petite ville qu'est Laghouat. «C'est une grande fierté pour nous que le président Bouteflika annonce l'ouverture officielle de l'année universitaire à partir de notre université», poursuit-il, estimant que c'est là «une preuve de reconnaissance de la dynamique de gestion des responsables de l'université, en collaboration avec les autorités de la wilaya». Le premier responsable du département de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n'a fait aucune déclaration hier à la presse et n'a procédé lui-même à aucune inauguration. En revanche, il s'est réuni avec les responsables de l'université et s'est rendu avec eux, sans la presse, dans les structures devant être visitées aujourd'hui par le président. Le directeur de la recherche scientifique, Abdelhafid Ouareg, y est aussi depuis hier matin et a veillé lui-même à la bonne préparation de l'événement, en ce qui concerne son volet «Recherche scientifique». Les deux responsables n'ont rien laissé au hasard par crainte de subir le mécontentement du chef de l'Etat.L'année dernière, le président Bouteflika était à Ouargla et l'année d'avant à Sétif. Dans les deux wilayas, il a longuement insisté sur la nécessité de développer le secteur, sa démocratisation mais aussi l'urgence de mobiliser tous les moyens nécessaires pour aller vers une véritable société de savoir.A Laghouat, l'université Amar-Thelidji témoigne de l'effort déployé par les responsables du secteur et ceux des services de la wilaya pour redonner un nouveau souffle à l'enseignement supérieur et à la recherche scientifique. Alors qu'elle ne recevait que 314 étudiants dont 53 filles, encadrés par 23 enseignants en 1986, l'année de son ouverture, elle accueille aujourd'hui 18 133 étudiants dont 11 341 dans le système classique (63%) et 6 792 dans le LMD.Aussi, l'université compte 67 spécialités habilitées en licence, 40 en master et, pour la première fois, 6 en doctorat. 48 étudiants sont inscrits dans ce troisième cycle de LMD.Durant sa visite, le président Bouteflika procédera à l'inauguration d'un nouveau pôle des «sciences humaines et sociales» d'une capacité d'accueil de 6 000 places pédagogiques sur un total de près de 20 000. La réception d'un bloc de dix laboratoires de recherche, le premier du genre dans la wilaya, est aussi au menu. L'opération s'inscrit dans le cadre de la politique nationale de développement de la recherche scientifique dans toutes les universités du pays.En effet, indique Pr Abdelhafid Ouareg, ceci n'est qu'un échantillon parmi d'autres dans tout ce qui se fait au niveau national. Selon ses dires, 400 laboratoires de recherche seront réceptionnés dans les prochains jours : «Ils sont fin prêts.» 1 000 autres seront réalisés avant la fin de l'année 2012. Coûteuses en termes d'argent, ces nouvelles réalisations doivent apporter beaucoup pour les enseignants universitaires de la région et autres. A Laghouat, par exemple, il y a un intérêt manifeste pour le développement des énergies renouvelables, les hydrocarbures et les plantes médicinales. Ces dernières seront introduites prochainement dans la production des médicaments, en association avec le groupe pharmaceutique Saïdal.Après le pôle des «sciences humaines et sociales» et les laboratoires de recherche scientifique, le président Bouteflika devra procéder à l'inauguration de l'Ecole normale supérieure (ENS), ouverte pour la formation des enseignants des trois paliers de l'enseignement primaire, moyen et secondaire. Une réalisation accueillie avec joie par la population locale, particulièrement les parents d'élèves en raison des faibles résultats scolaires. 791 étudiants y sont inscrits cette année. «Notre grand problème se pose en matière d'encadrement. Nous n'avons pas d'enseignants qualifiés et ceux du nord du pays refusent de venir enseigner ici… Nous attendons beaucoup de cette école», confie un proche de l'université.A noter la construction en cours d'un CHU dans la wilaya, l'ouverture prochaine d'une faculté de médecine et la réalisation d'un centre anti-cancer. K. M.
Statut particulier de l'enseignant : les discussions en bonne voie Lors de sa visite hier dans la wilaya de Laghouat, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a assuré que les négociations avec les syndicats du secteur sur la révision du statut particulier sont en bonne voie. Elles devront prendre fin dans moins d'une semaine et seront suivies par d'autres discussions avec la direction de la Fonction publique et le département des Finances. Quant au problème des enseignants contractuels qui continuent de protester pour leur réintégration dans leurs postes, la réaction du ministre est catégorique : «Il n'y aura plus de recrutements. Nous avons déjà recruté 30 000 enseignants cette année. En plus, les protestataires ne sont pas diplômés dans les filières demandées.»Par ailleurs, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a insisté, à partir de Laghouat, sur la nécessité de construire de nouveaux établissements dans le secondaire. Selon ses dires, la rentrée prochaine sera très difficile parce que «30% à 40% des élèves du moyen passeront au secondaire».