De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La situation pas très réjouissante des filières avicole et laitière et les perspectives qui se dessinent pour les années à venir inquiètent de plus en plus les aviculteurs algériens, dont une cinquantaine se réunit, depuis hier, à Oran, pour étudier les moyens d'améliorer (d'autres disent d'asseoir) la sécurité alimentaire du pays en s'appuyant davantage sur la production nationale et moins sur les importations. «L'Algérie peut mettre en place cette sécurité, elle en a les moyens et les ressources nécessaires, il suffit juste de le vouloir», ont affirmé plusieurs participants qui déplorent que cette alternative incontournable reste encore au stade de vœux pieux, alors même que la facture alimentaire atteint des seuils intolérables et que la tendance des prix des marchés mondiaux est à la hausse. «Nous avons la possibilité d'envisager d'autres alternatives moins coûteuses, comme le lait de soja ou le pain à base de pomme de terre que nous expérimentons à l'université de Chlef, et de réduire considérablement la facture des importations», plaide notamment N. Assel de l'entreprise Lactamel.Durant cette manifestation, les participants à ce 3e Salon international de l'aviculture et du lait - auquel prennent part des délégués de sociétés étrangères venus d'une dizaine de pays dont le Maroc, la Tunisie, la Belgique, la Hollande, la France - débattront de cet impératif alimentaire, mais aussi des contraintes auxquelles les aviculteurs algériens font face au quotidien. «Une anarchie organisationnelle, la prégnance du marché informel et les dangers qu'il fait peser sur la santé des consommateur, le manque de vaccins efficaces pour contrer les maladies, le problème du foncier, la cherté de l'aliment du bétail..., tous ces facteurs et d'autres font craindre le pire pour l'aviculture», résume le responsable du salon, Saâda Bendenia, en brossant un tableau sommaire de la filière.Plusieurs communications sont également prévues pendant les deux jours du salon : Des dispositifs mis en place pour la régulation du marché avicole à l'intégration du lait cru dans la production du lait pasteurisé conditionnée, en passant par les pathologies infectieuses aviaires dominantes en Algérie, la situation laitière dans le monde..., les visiteurs à ce salon pourront assister à plus de dix interventions de spécialistes et experts dans les monde avicole et laitier. Ce salon, que devait inaugurer dans l'après-midi d'hier le secrétaire général du ministère de l'Agriculture en présence des autorités locales, est à mettre à l'actif des membres de l'Association interprofessionnelle de la production animale en collaboration avec leurs homologues de la filière avicole et de la filière lait.