Près d'une semaine après la signature du mémorandum d'entente entre Sonelgaz et la société allemande Desertec Initiative (Dii), le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, est revenu hier sur cet accord avec plus de précisions. Invité à se prononcer sur ce dossier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le premier responsable de Sonelgaz dira d'emblée : «L'Algérie, en tant qu'Etat, n'a rien signé avec Desertec. Desertec est une initiative entre opérateurs industriels. Sonelgaz a signé un protocole de coopération stratégique avec Dii pour développer l'énergie renouvelable aux niveaux local et international avec un certain nombre d'axes de coopération.» Et d'ajouter : «Nous ne sommes pas entrés dans Desertec, nous allons travailler avec Desertec. C'est quand même une petite nuance. Il n'empêche que nous allons sur des projets communs. Les difficultés que nous avons identifiées sont reconnues.»Pour M. Bouterfa, la signature de cet accord n'a fait qu'affirmer la volonté de l'Algérie à développer le secteur des énergies renouvelables (ENR) avec les conditions de fabrication locales, une assistance à la recherche et un développement commun avec une invitation à ceux qui désirent s'inscrire dans cette démarche. Mais faudrait-il, selon la même source, «trouver les formules adaptées au droit de passage de l'énergie vers les pays européens, à savoir les projets d'interconnexions, qui serviraient les intérêts de l'Algérie». Ainsi, en matière d'exportation, le passage par l'Italie et l'Espagne pose des problèmes qu'il va falloir régler en matière de pays de transit.Signé le 9 décembre dernier à Bruxelles en marge d'une réunion algéro-européenne sur les ENR, cet accord confirme également, selon M. Bouterfa, l'intérêt de l'Union européenne pour le partenariat en matière d'électricité avec l'Algérie.De même qu'il permettra l'élaboration d'études communes en la matière afin «de passer du concept d'utilisation de l'énergie à la fabrication et la production et ce, par la mise à contribution du génie local», dira-t-il. Le développement des capacités nationales s'impose donc, aujourd'hui, à la lumière des objectifs assignés à ce projet.«Avec les discussions, nous avons amené les promoteurs de Desertec à admettre qu'il ne peut y avoir de développement de renouvelables sans une composante locale. Car, si nous n'importons que les équipements, cela équivaut à l'importation de notre soleil ! Nous voulons notre soleil, et voir les Algériens travailler», a-t-il expliqué.Abordant l'origine de ce projet, l'hôte de la Chaîne III rappellera que produire de l'électricité dans le Sud avec transfert vers l'Europe était une idée algérienne exprimée en 1993, à Tunis. D'après lui, l'Algérie n'avait pas de programme lorsque Desertec s'était manifesté. «Or depuis 2011, le pays dispose d'un programme clair en matière de développement d'énergies renouvelables. Nous réservons 10 000 mégawatts pour l'exportation. Cela est ouvert à tous les partenaires. Nous allons travailler avec tous ceux qui veulent entrer dans ce schéma. La Dii Desertec s'inscrit bien dans ce schéma», a-t-il précisé. S. I.