Photo : S. Zoheïr Synthèse de Smaïl Boughazi Afin de ranimer le marché financier national, la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) a proposé d'ouvrir le capital des entreprises publiques industrielles (EPE) organisées en sociétés par actions (SPA). Cette piste découle du travail réalisé par des experts internationaux et financé en partie par le Pnud dans le cadre de la réforme du marché financier. Selon les explications du président de la Cosob, Noureddine Smaïl, lors d'une rencontre organisée jeudi dernier, ce plan de développement du marché financier comprend une autre piste consistant à consolider par la Bourse les opérations de partenariat réalisées entre l'Etat et le public, afin de céder au public, via la Bourse, une partie des actions détenues par l'Etat ou par son partenaire stratégique. Le deuxième axe de cette réforme, selon le même responsable, est de favoriser l'émergence de partenaires stratégiques pour l'Etat en cédant des actions en Bourse à des partenaires privés mais aussi au grand public. La troisième recommandation suggérée est d'introduire en Bourse les entreprises disposant de projets de croissance dans des secteurs concurrentiels. Le plan en question a toutefois recommandé à ce que l'actionnariat soit détenu à hauteur de 60% par l'Etat et 20 à 30% seront cédés au public. Selon Noureddine Smaïl, le privé a déjà manifesté son intérêt pour ce genre d'opérations et des projets concrets, cependant, pour les entreprises constituées de capitaux étrangers, certaines contraintes doivent être revues ou levées. Il cite notamment le droit de préemption de l'Etat concernant la cession des participations des entreprises étrangères. Pour lui, il faut autoriser ces entreprises à céder à la Bourse une partie de leur capital sans demander à l'Etat s'il désirait les reprendre lui-même dans le cadre de cette mesure. Une mesure qui devrait, à ses yeux, inciter davantage ces entreprises à s'introduire en Bourse. «Il est proposé d'examiner l'exercice de ce droit de préemption dans le cadre d'une cession de participations étrangères à la Bourse d'Alger. C'est une piste très importante qui va ouvrir la voie à ces entreprises pour s'introduire en Bourse», a-t-il dit, selon l'APS. Quant à la cession des actions des établissements financiers et des banques, la Cosob recommande au Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) d'autoriser ce type d'ouverture de capital. Selon le président de la Cosob, «le CMC doit donner son autorisation pour tout changement d'actionnariat dans les banques et les établissements financiers, ce n'est pas propre à l'Algérie, ça existe partout dans le monde mais ce que nous proposons, c'est de définir un seuil significatif de cession de participation qui requiert l'autorisation du CMC». Les résultats de la première phase de l'exécution de ce plan de développement ont fait ressortir, par ailleurs, la nécessité de recourir à l'épargne publique dans le financement des projets réalisés avec des partenaires étrangers. «La règle de 51/49% est une réalité, mais nous voulons à travers cette réforme que les 51% du capital revenant aux nationaux soient mobilisés par appel public à l'épargne via la Bourse, c'est une pratique internationale qu'on peut appliquer en Algérie», a assuré le président de la Cosob. Enfin, ce dernier a constaté que les entreprises nationales ont plus recouru au marché obligataire qu'au marché des actions pour financer leurs plans de croissance. Les fonds levés sur le marché obligataire par les entreprises publiques et privées a atteint un montant global de 216 milliards de dinars entre 2004 et 2009. L'encours actuel des emprunts obligataires est de l'ordre de 90 mds de dinars, dont 32 mds de dinars sont encore négociés à la Bourse d'Alger, selon les chiffres fournis par M. Smaïl.