Photo : Zoheir Par Samira Imadalou Si sur le plan interne, le secteur du commerce continue à faire face aux défis de l'organisation, de la lutte contre l'informel et de l'assainissement de manière globale, sur le plan externe, des dossiers attendent d'être bouclés. Il s'agit principalement des négociations avec l'Union européenne sur le démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association et de l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).L'Algérie, qui a pris part la semaine dernière aux travaux de la 8ème conférence interministérielle de l'OMC, a, encore une fois, eu l'occasion de présenter son point de vue concernant son processus d'adhésion à l'OMC de manière à assurer «une bonne préparation au 11ème round des négociations prévu en 2012, comme l'a souligné le ministre en charge du secteur, Mustapha Benbada.L'année 2012 s'annonce donc décisive pour l'Algérie concernant son processus d'adhésion à l'OMC. De même pour d'autres négociations multilatérales puisque l'Algérie engagera, au cours de cette période, un processus de négociations bilatérales avec la Turquie, la Suisse, le Canada et l'Australie.Le plus important est de boucler les discussions avec l'OMC qui durent depuis dix ans sans pour autant avancer dans le sens souhaité par l'Algérie.L'Algérie est, en effet, en attente de la réponse du groupe de travail chargé du dossier, concernant les 96 questions auxquelles elle avait répondu en 2010. Il s'agit aussi de mettre au clair plusieurs points en suspens.Mais sera-t-il facile de conclure ce projet vieux de dix ans ? La question s'explique par l'arrivée de nouveaux éléments sur la scène économique internationale, notamment la grave crise en Europe. Laquelle crise est en train de favoriser un retour au protectionnisme comme ce fut le cas en 2008.Face à cette situation, le ministre du Commerce reste optimiste. Il a, en effet, estimé récemment que la bonne situation économique actuelle de l'Algérie, comparée à la récession que connaît l'économie mondiale, «lui permet d'accélérer son processus d'accession à l'OMC». Pour sa part, le directeur général adjoint de l'OMC, M. Alejandro Jara, avait estimé il y a quelques mois que l'Algérie «ne devrait pas rester en marge du système multilatéral mondial mais assumer plutôt son rôle à la table des négociations de l'OMC». En tout cas, la tâche ne s'annonce pas facile. De même pour l'accord d'association avec l'UE. Il est vrai que l'Algérie a réussi à convaincre l'Union des filières industrielles (textiles, sidérurgie et automobile) qu'elle veut protéger par le report de leur démantèlement tarifaire, mais beaucoup reste à faire, particulièrement dans la diversification de l'économie. Car l'Algérie, qui a ouvert son marché au commerce européen et arabe ne propose pas des produits concurrentiels faute d'un système de production performant.Et pour cause, l'Algérie a mis la charrue avant les boeufs. Elle a ouvert son marché avant d'intervenir efficacement sur son système productif. En fait, l'économie nationale a accusé un grand retard dans le développement des filières industrielles soumises à la concurrence. Les résultats sont là aujourd'hui. Elle ira donc au septième round de négociations en janvier prochain sans grands changements sur ce plan. L'optimisme affiché de ce côté de la part de Benbada, qui souligne «l'essentiel du chemin de ces négociations», semble pour l'heure «démesuré».L'Algérie avait, pour rappel, demandé en 2010 de reculer les dates-butoirs du démantèlement tarifaire progressif et final, prévues par l'accord pour 2012, 2015 et 2017, à, respectivement, 2015, 2017 et 2020. L'accord d'association, en vigueur depuis 2005, prévoit le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie.