De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Lentement mais sûrement le secteur agricole fait sa mue à Annaba malgré les difficultés rencontrées et le manque de moyens à même de le propulser pour amorcer le décollage tant attendu. Ainsi, on attend beaucoup de la campagne labours semailles qui a démarré il y a quelque temps et on compte réaliser cette année une récolte record au vu des mesures prises. En effet, le préfinancement accordé par la CCLS a atteint un milliard 550 millions de dinars et a touché 14 500 agriculteurs et 5 200 exploitations agricoles. Les producteurs de céréales de la région en sont satisfaits et comptent cette année réaliser les objectifs qu'ils se sont fixés si les conditions climatiques sont favorables. Le Plan national de développement agricole (PNDA) et le Fonds national de régulation et de développement agricole (FNRDA) ont été pour beaucoup dans ce bouleversement qu'a connu le monde rural à Annaba. Les subventions allouées par l'Etat se chiffrent en milliards de dinars. La filière lait a bénéficié à elle seule de près de 2 milliards de dinars de soutien à l'achat d'équipements (cuves réfrigérantes, centres de collecte, camions frigorifiques, trayeuses électriques…), à la subvention accordée à la production et à la transformation du lait. En plus des 2 200 exploitations spécialisées dans l'élevage bovin, 135 microentreprises activent dans ce secteur et viennent apporter leur appui en s'occupant du transport, du stockage ou du conditionnement. Ainsi, plus d'une dizaine de chambres froides sont aujourd'hui opérationnelles avec une capacité de 68 000 m3. La production laitière a connu ces dernières années une nette amélioration, passant à 32 millions de litres, ce qui représente une avancée fort louable quand on est au fait des dépenses en devises fortes consacrées à ce produit stratégique. Une instruction ministérielle est venue appuyer les efforts déployés par les services agricoles en matière d'exploitation des terres, une instruction qui prévoit l'expropriation des terres non exploitées et ce, quelle que soit leur nature juridique. Cette mesure a stimulé les propriétaires des terres qui se sont empressés d'exploiter le moindre lopin de crainte que l'Etat le confisque pour le confier à d'autres. Ce sont particulièrement les EAC et les EAI qui sont visées par cette instruction parce que certaines exploitations ont été sous-louées ou laissées en jachère pendant plusieurs années. Ainsi, sur les 48 177 ha constituant la surface agricole utile (SAU), plus des trois quarts sont aujourd'hui emblavés.