Défaut d'étiquetage et d'affichage des prix, produits périmés encore exposés à la vente, marques et compositions douteuses ou carrément absentes sur les marchandises, les lacunes sont nombreuses alors que les citoyens ne semblent pas être conscients des risques encourus avec la consommation de denrées non conformes aux normes. Tout le monde peut investir le domaine de l'alimentation (fabrication, vente, restauration) sans contrainte, du moment qu'il n'existe pas de barrière, en dépit de l'existence de lois enjoignant aux uns et aux autres de se conformer à des règles. Des lois piétinées allègrement sans que cela inquiète les pouvoirs publics dont l'inertie encourage ce type de pratiques. On y vient comme on va en villégiature, comme si la nutrition était un aspect négligeable. Des produits périmés ou en voie de l'être occupent les rayons et les présentoirs. Conserves, laitages, viandes carnées et autres denrées dont la date limite est dépassée peuvent être une véritable menace pour les consommateurs qui n'ont pas pour habitude de s'en tenir à certaines normes et qui en payent les conséquences après coup. Les boucheries sont des nids d'incubation pour les microbes, le respect de la chaîne de froid étant un vain mot, alors que l'abattage sauvage de volailles au bord des routes n'est un secret pour personne et attire des adeptes qui s'exposent inconsciemment aux risques d'intoxication. Les défaillances se situent aussi bien au niveau des pouvoirs publics que dans celui des consommateurs. Les premiers, par leur inaction, cautionnent indirectement les comportements indélicats de tous les intervenants dans le domaine du commerce. L'absence de contrôle des produits de consommation, en plus d'inciter à continuer sur cette voie, a des conséquences néfastes sur la santé et induit des coûts en matière de prise en charge des intoxications. De leur côté, les citoyens sont très peu regardants quant à la qualité des produits qu'ils acquièrent et qu'ils mettent dans leurs assiettes. Occupé à d'autres tâches, le mouvement associatif ne juge pas nécessaire de s'impliquer dans la protection des consommateurs ni dans leur sensibilisation ; un rôle qui incombe également aux services compétents. R. M.