De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le projet de modernisation de la ligne ferroviaire Thenia-Tizi Ouzou et son électrification, dont les travaux ont été lancés il y a environ dix-huit mois, connaîtra certainement du retard dans son délai de réalisation. C'est ce qui ressort de la visite d'inspection effectuée jeudi dernier par le ministre des Transports, Amar Tou, dans la wilaya de Tizi Ouzou, précisément au niveau du projet de tunnel de Tadmaït, qui constitue une partie de ce projet. En effet, le projet global a atteint un taux d'avancement de 12% seulement, selon les dires des responsables de ce projet, confié pourtant à un groupement international d'entreprises (Algérie, Turquie, Espagne et Portugal). Le ministre des Transports, qui arrivait de la wilaya de Boumerdès où il a inspecté les autres segments du même projet, s'est entretenu avec les responsables turcs de l'entreprise Ozgun Construction chargée du projet de ce tunnel long de 850 mètres, dont les travaux ont atteint un taux d'avancement de 80%.Ce projet de grande envergure permettra, après sa réception, de faire le trajet de Tizi Ouzou vers la capitale en 1h10, selon le directeur des transports de la wilaya de Tizi Ouzou, qui précise que cela concerne le trajet fait avec des arrêts au niveau des sept gares incluses dans le projet, dont trois sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou (Tadmaït, Draâ Ben Khedda et Boukhalfa). Selon lui, le train aura aussi des déplacements sans arrêt, qui ne feront que 55 minutes entre Tizi Ouzou et Alger. Une véritable aubaine pour les milliers de citoyens de Tizi Ouzou qui font la navette quotidiennement vers leur lieu de travail dans la capitale si, bien entendu, le retard accusé par les travaux de réalisation ne connaît pas un prolongement préjudiciable et pour le coût du projet et pour le confort des usagers. Un projet qui coûtera déjà la bagatelle de 60 milliards de dinars, dont 43 pour sa réalisation physique.De sources proches du projet, le problème de l'indemnisation des expropriés dans le cadre de ce projet se pose encore, et avec acuité. Un problème qui n'est pas d'ordre financier, puisque pas moins de 220 milliards de centimes ont été dégagés. Le risque de blocage vient plutôt de l'incapacité des propriétaires des terrains à justifier juridiquement leur propriété, particulièrement du côté du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou où la tradition a toujours fait que les transactions s'effectuaient sur parole devant témoins ou devant les assemblées des villages. Les pouvoirs publics devront donc trouver des solutions qui prennent en compte cette réalité s'ils veulent éviter d'autres retards pour cet important projet, surtout que la wilaya de Tizi Ouzou est tristement célèbre, beaucoup plus pour les retards que connaissent ses projets que par l'importance des projets eux-mêmes. Lancé avec un délai de réalisation de 30 mois, ce projet, dont les travaux sont effectués sous le contrôle de l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), a déjà accusé un retard de plusieurs mois pour des raisons sécuritaires entre autres. Connaîtra-t-il d'autres obstacles et entraves à l'avenir ? D'autant plus que le prolongement de cette ligne ferroviaire vers la région d'Azazga par Tamda est inscrit avec déjà quelques couacs, notamment l'avis d'infructuosité qu'a connu l'avis d'appel d'offres concernant l'étude.