De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Jeudi dernier vers 4h30 du matin, un hôtel désaffecté et abandonné depuis plus de 15 ans, situé rue du CNRA, à Annaba, s'est effondré. Le parking mitoyen abritant plus de 40 véhicules a été en partie enseveli sous les décombres ; de grosses pierres et des pans de murs couvraient une grande partie de cette aire de stationnement. Neuf véhicules dont deux utilitaires ainsi que celui d'un ressortissant tunisien ont été complètement écrasés. Dès l'annonce de l'incident, les agents de la Protection civile sont arrivés sur les lieux accompagnés par des éléments de la police qui ont établi un cordon sécuritaire craignant qu'une autre partie du vieil hôtel en ruine ne s'effondre. Un des propriétaires des véhicules endommagés, une Atos, taxi clandestin de son état, pleurait à chaudes larmes. «C'est mon gagne-pain, criait-il à l'adresse des agents de l'ordre. Que vais-je faire maintenant ?» Un autre, se tenant la tête entre les mains, n'arrivait pas à croire ce qui arrivait, sa camionnette Toyota est complètement ensevelie. Il faut dire que les vents violents qui ont soufflé en ce petit matin de jeudi accompagnés de fortes pluies ont eu raison de la vieille construction. Selon les riverains, le bruit assourdissant de la chute des murs et des deux étages supérieurs a réveillé tout le monde. «Heureusement qu'à cette heure-ci, il n'y avait pas de passants ou d'enfants, sinon il y aurait eu des pertes humaines», nous dit un habitant du quartier. Le locataire du parking dit qu'il n'est pas responsable parce qu'il s'était plaint auprès des services de la commune de Annaba pour les informer de l'imminence de la chute du vieil hôtel, en vain. Aux services concernés, on nous dit que les héritiers propriétaires des locaux ont été sommés à plusieurs reprises, à travers des mises en demeure, de procéder à la démolition du site parce que représentant un danger pour la sécurité des citoyens. Ces derniers ont ignoré ces avertissements et le résultat est là. Les propriétaires, eux, ne veulent rien savoir et demandent à être indemnisés. Ils comptent porter l'affaire devant la justice. Avant-hier jusque vers 12h, il y avait encore foule sur les lieux, les services de la Protection civile avaient réussi à dégager les véhicules endommagés et les ont remorqués pour les garer dans des locaux en attendant que l'enquête ouverte par les services de police soit terminée. Pour rappel, le quartier de la vieille ville, qui commence à la rue du CNRA, connaît chaque année des effondrements qui font parfois, outre des dégâts matériels, des morts.