Dans une compétition de grande envergure, seuls le mérite et l'effort sont récompensés et non le sensationnel. Les Algériens ont donné peut-être de l'ambiance et la couleur à l'événement mais ça n'est pas suffisant pour déterminer le vainqueur, les Jeux arabes ne sont pas le Festival de Cannes ou le Fespaco burkinabé. Il faut produire du jeu pour espérer monter au podium. L'Algérie se souviendra longtemps de cette 12e édition des JA de Doha. Et pour cause, elle ne pouvait faire pire en terminant à la modeste 5e place du tableau final des médailles juste derrière les Pharaons, les Aigles de Carthage, les Lions de l'Atlas et les Faucons du Qatar. Malgré un contingent fort de 211 athlètes représentant 18 disciplines, nos sportifs ont dû finalement se contenter d'une maigre récolte avec seulement 88 médailles au total dont 16 en or et 31 en argent et 41 en bronze. Un palmarès loin de la belle moisson récoltée lors des précédentes éditions Alger 2004 et le Caire 2007, où les Verts avaient fini aux premières places du podium. Pourtant, toutes les conditions étaient réunies pour faire bonne figure durant ces joutes. Pour preuve, avant le départ pour Doha, tous les membres de la délégation algérienne avaient fait part de leur satisfecit quant à la bonne préparation dont avaient bénéficié les athlètes en prévision de ce rendez-vous. D'ailleurs, l'objectif tracé par les responsables techniques était de réussir une belle moisson de médailles et faire mieux qu'au Caire ou faire oublier Maputo 2011. Une question pertinente se pose et dont tous les Algériens, à commencer par les responsables, souhaitent connaître la réponse: quelles sont les raisons de ce fiasco collectif ? Des sommes faramineuses déboursées par l'Etat algérien pour la préparation des différents stages à l'étranger, à l'instar de certaines disciplines privilégiées... mais au final, ces fameuses disciplines étaient incapables d'atteindre leur objectif. Des disciplines dites secondaires, à petit budget, ont réalisé de très bons résultats à l'image du trampoline ou de la gymnastique avec de l'or. D'autres athlètes de certaines disciplines n'ont certes pas réalisé grand-chose à Doha, mais ont quand même profité des supermarchés en se contentant de faire du tourisme à défaut de résultats. Mais ce qui est sûr est que les prochains jours s'annoncent très intenses dès le retour de la délégation algérienne. En effet, la guerre de déclarations qui s'est déjà déclenchée à Doha sera sans merci entre les athlètes, les entraîneurs et les responsables des équipes sans, bien évidemment, parler de la réaction des hautes autorités qui vont certainement donner leur avis après cette nouvelle mascarade. Handball, cyclisme et gymnastique, seule satisfaction Si pour le cyclisme, il ne s'agit là que d'une simple confirmation connaissant le poids de cette discipline dans le sport algérien en général, le trampoline a vraiment surpris tous les observateurs et les connaisseurs algériens en remportant une belle médaille en vermeil. Pour son entrée en compétition, le trampoline a réalisé son premier titre (or) grâce à Tewfik Chikhi qui a totalisé 49 970 points, devant les deux Qataris Abdulla Fayrouz (46.345pts) et Faraj Al Hamad (40.970pts). Sabour Lokmane Zakaria, l'autre finaliste, a pris la 8e et dernière place du concours. Même les plus optimistes de cette discipline ne s'attendaient pas à cette excellente réaction positive. En d'autres termes, personne n'attendait ces résultats satisfaisants mais ils sont bel et bien là et le duo Chikhi-Sabour mérite tous les encouragements et toutes les félicitations possibles. Normalement, ces deux belles performances vont donner à réfléchir aux responsables du sport algérien pour revoir certaines choses, notamment l'attribution des subventions et des bourses à des disciplines toujours intouchables, et ce, quoi qu'il arrive, y compris après de telles désillusions. Le judo, la natation et la boxe sont passés complètement à côté de leur sujet. Lors de cette 12e édition des Jeux arabes de Doha, l'Algérie s'est présentée avec des athlètes de talent et d'avenir. Ils auraient pu prétendre à l'or, mais c'était sans compter sur un arbitrage des plus scandaleux qui a carrément choisi son camp en offrant la victoire aux autres. Contre toute attente, le judo et la natation ont complètement raté leur sortie régionale comme d'ailleurs la participation algérienne en général. En judo, même les plus pessimistes n'ont pas prévu ce bilan négatif qui est de 5 médailles Judo, natation et boxe : quelle déception! En natation, en judo comme en boxe, c'était tout simplement la catastrophe, comme le confirment les médailles décrochées par nos nageurs (excepté Amel Mellih au 100 dos féminin) et nos boxeurs. Aucun des autres nageurs ou boxeurs algériens n'a réussi à monter sur la première marche du podium, même les plus doués comme Nabil Kebbab. La natation est à la traîne, les Algériens n'ayant récolté que de l'argent et le bronze. Nabil Kebbab, le chef de file de la natation algérienne, sur qui reposaient les espoirs de médaille d'or, a énormément déçu par sa prestation en finale du 50m brasse, où il n'a récolté que le bronze, derrière les Tunisiens Wassim Elloumi et Talel M'rabet. Les nageurs algériens semblent bien loin des 35 médailles (11 or, 10 argent, 14 bronze) arrachées lors de la 11e édition au Caire, pour ne pas dire impossibles à égaler car les autres spécialités n'ont pas échappé aux Tunisiens et à leur star Oussama Mellouli, auteur déjà de 15 médailles d'or, selon les techniciens. Apparemment, la retraite de Salim Illès n'était pas vraiment une bonne idée du moment que c'était le seul nageur algérien à pouvoir rivaliser avec les ténors de la natation régionale ou continentale même si d'autres jeunes sont en train de suivre ses traces. Des résultats qui sont bien en deçà des espérances des amoureux du sport en Algérie, à l'image de la judoka Soraya Haddad, 8e mondiale et médaillée de bronze des derniers Jeux olympiques de Pékin qui a fait le voyage pour Doha avec l'objectif de ramener l'or avant de déchanter face à une jeune inconnue tunisienne, Ayari Houda en l'occurrence, qui n'est que junior. Les résultats obtenus par le judo algérien à Doha ont régressé par rapport à ceux enregistrés au Caire (3 or au Qatar contre 5 en Egypte), alors qu'au début, l'objectif assigné était de revenir avec 4 médailles en vermeil. Le directeur technique national (DTN), Salim Boutebcha, a reconnu que les judokas algériens pouvaient faire mieux en ajoutant «au moins» deux autres médailles en or avec «un peu plus de réussite et de concentration». Parmi les satisfactions de cette 12e édition des Jeux arabes, figurent la médaille d'or du gymnaste Sid Ali Ferdjani dans le concours des barres parallèles et celle du jeune tireur Amine Adjabi (pistolet - 10 m), sans oublier la consécration de l'échéphile Mohamed Haddouche au jeu rapide. Le sport collectif, le handball notamment chez les dames, a sauvé la face avec une médaille d'or. Les handballeuses algériennes ont battu les Tunisiennes et se sont imposées face aux autres nations qui étaient loin du niveau de nos filles. De leur côté, nos volleyeuses, fortes de leur participation au Championnat du monde au Japon, ont déçu en se faisant battre par les modestes Egyptiennes qui n'en croyaient pas leurs yeux. A. B.