Après l'utilisation, lundi matin, de la force publique pour déloger les travailleurs en grève et rouvrir la laiterie de Draâ Ben Khedda, fermée depuis le début du débrayage le 9 octobre dernier, le collectif des travailleurs a rendu publique une déclaration dans laquelle il s'insurge contre «l'utilisation de la force publique pour régler un problème social qui dure depuis trois mois». Les auteurs de la déclaration réitèrent la revendication de la renationalisation de leur entreprise qu'ils considèrent comme une solution légitime et légale. «La solution légitime et légale qui mettra fin au calvaire des travailleurs et de leurs familles, c'est l'utilisation de l'article 76 de la loi de finances 2009, qui donne le droit à l'Etat de reprendre les actifs de toute entreprise privatisée qui n'aura pas respecté ses engagements». Tout en se disant attaché à une commission d'enquête et à la reprise de l'entreprise par l'Etat, le collectif des travailleurs de la laiterie de Draa Ben Khedda, située à 10 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, se réjouit de la venue d'une commission mixte de Giplait et du ministère de l'Industrie «qui a constaté et vérifié la véracité des faits reprochés au repreneur de l'entreprise, qui n'a pas respecté les cahiers des charges et qui a multiplié les infractions commerciales et les pratiques frauduleuses». L'action de la force publique n'ayant pas réussi à déloger les grévistes, le collectif des travailleurs s'en est félicité, non sans réitérer son appel au chef de l'Etat pour qu'il intervienne afin «de mettre fin à un conflit qui n'a que trop duré». Pour les rédacteurs du communiqué, le wali de Tizi Ouzou avait promis de ne pas utiliser la force publique, ils s'interrogent donc «sur les raisons de cette subite et inattendue utilisation des forces de police, venues déloger les grévistes». «Qui a peur de la manifestation de la vérité ? Qui veut provoquer l'irréparable ?», s'interrogent encore les travailleurs de la laiterie, en dénonçant «cette répression» et en remerciant les citoyens de Draâ Ben Khedda «qui ont prêté main-forte aux travailleurs en lutte pour leur revendications légitimes». M. B.