De notre envoyé spécial à Bellara (Jijel) Salah Benreguia
Jeudi 10 novembre dernier, le ministre de l'Industrie, des PME et de la Promotion de l'investissement avait déclaré au Sénat que le projet de voiture Renault made in Algeria, devenu un objectif du gouvernement, sera «peut-être» implanté à Bellara (Jijel). Quelques jours auparavant, M. Benmeradi avait également fait savoir que le complexe sidérurgique que l'Algérie va construire avec les Qataris, d'une capacité de production de 5 millions de tonnes d'acier par an, sera implanté dans la même zone. Ces deux annonces, en l'espace d'une semaine, laissent penser que le gouvernement veut «rééditer» le coup de notre voisin marocain. En effet, le choix du site de Bellara (à 50 km de Jijel), qui renforce l'option d'un pôle intégré, rappelle, pour les spécialistes en la matière, le modèle d'investissement de Renault au nord du Maroc. En effet, le site de l'usine marocaine de Meloussa s'appuie sur la proximité du terminal de Tanger Med. Pour le cas de l'Algérie, cette zone industrielle est conçue pour être en connexion avec le port de Djendjen. Durant notre virée dans cette zone, la semaine dernière, les différents responsables de la wilaya de Jijel, à leur tête le wali, M. Ali Bedrici, nous ont sérié les autres avantages et atouts que possède cette zone. Et ils nous ont indiqué que l'émergence d'un projet d'envergure sur le site sera des plus bénéfiques pour le développement de cette wilaya aux potentialités énormes avec, notamment, un port, l'un des plus grands à l'échelle national, un aéroport et un réseau ferroviaire, en plus de la pénétrante qui reliera Jijel à l'autoroute Est-Ouest, via Sétif. «Son remplacement revêt une position favorable par rapport à l'environnement infrastructurel existant : route, voie ferrée, port, aéroport et sources d'énergie et ressources hydriques et hydrauliques», nous a indiqué le wali de Jijel. Initialement destiné pour recevoir un complexe sidérurgique, le site, après l'abandon de ce projet au début des années 90, a été retenu pour abriter une zone franche à vocation industrielle. La même source a ajouté que le département de Benmeradi a pris en considération tous les atouts que recèle cette zone, et ce, à travers un document ou dossier technique, conçu de main de fer par M. Bedrici, qui a été transmis, il y a quelque temps, aux différents ministères concernés. «Les pouvoirs publics ont confié l'actualisation de l'étude d'aménagement de la zone industrielle de Bellara au Centre national d'études et de recherches appliquées en urbanisme (Cneru)», a déclaré le premier magistrat de cette wilaya. Et d'ajouter que «ce que nous a été notifié de probant est qu'une partie de cette zone sera destinée pour un complexe sidérurgique». M Bedrici a tenu à souligner que la wilaya de Jijel ne lésine pas sur les moyens pour accompagner le Cneru dans la phase d'actualisation de l'étude et l'Aniref dans la phase de viabilisation. «On est preneur», a-t-il insisté.