Photo : APS De notre envoyé spécial à Tlemcen Ali Boukhlef «L'avenir n'est pas aux sciences humaines, mais aux sciences exactes.» C'est l'une des phrases phares du discours prononcé, hier à Tlemcen, par le président de la République à l'occasion de l'inauguration officielle de l'année universitaire. Abdelaziz Bouteflika, arrivé dans la matinée dans la capitale des Zianides, a consacré la première journée de sa visite aux infrastructures universitaires, même si, dans la matinée, il a eu à inaugurer deux infrastructures routières avant de s'offrir un bain de foule –le premier depuis l'attentat de Batna de l'année dernière- constituée dans sa large majorité d'écoliers. Mais le point le plus important de cette journée, marquée par la modération du vent qui a soufflé sur Tlemcen durant trois jours sans interruption, est sans conteste le discours prononcé dans la somptueuse et grande salle des conférences de la faculté de médecine de l'université Boubekeur Belkaïd de la ville. Devant un millier de personnes, en majorité des étudiants représentant l'ensemble des universités et centres universitaires du pays, le chef de l'Etat a retracé les grands axes de la réforme de l'enseignement supérieur, mais aussi les grands défis à relever. Le président Bouteflika a ainsi rappelé que lorsque, en 1999, «je disais qu'on compterait plus d'un million d'étudiants en 2008, beaucoup ne m'avaient pas cru. C'était un défi à relever et nous sommes aujourd'hui à plus de 1,2 million d'étudiants». Mais loin de se contenter du nombre, le chef de l'Etat a appelé la communauté universitaire à gagner le pari de la qualité. Et la qualité, explique Bouteflika, est de former selon les besoins de la société. «On se retrouve, aujourd'hui, avec moins de 25% d'étudiants inscrits dans les matières scientifiques. La tendance doit changer», a constaté le Président avant de prévenir que «l'avenir n'est pas aux sciences humaines mais aux sciences exactes». Abdelaziz Bouteflika a d'ailleurs illustré son argument en précisant que, si beaucoup de diplômés sont exclus de la société, c'est parce que cette dernière (la société) n'a pas besoin d'eux. Le propos a porté, ici, sur la formation et les besoins de la société. Sur le plan matériel, le chef de l'Etat a prévenu que l'aisance financière actuelle ne durera pas. «Peu de pays au monde donnent des études gratuites à leurs étudiants. Beaucoup de pays de même calibre que le nôtre peuvent se prévaloir d'avoir les résultats que nous avons. Nous devons, par contre, profiter de cette situation car, si les prix du pétrole chutent, ce sera la catastrophe», a rappelé le Président avant de plaider pour une coopération accrue entre les universités et les entreprises pour une meilleure qualité de l'enseignement. Côté nouveauté, le président de la République a annoncé que l'Etat a décidé de promouvoir sept centres universitaires en universités. Il s'agit, entre autres, de Ghardaïa, Béchar, Aïn Defla, Médéa et Djelfa. En outre, le chef de l'Etat a annoncé que 3 000 logements de fonction seront construits au profit des enseignants pour «améliorer leur cadre de travail». A. B. Le Président s'incline devant les victimes des inondations de Ghardaïa Pour la première fois depuis les inondations de Ghardaïa et d'autres wilayas du pays, le président de la République a présenté, hier à Tlemcen, ses condoléances aux victimes de cette catastrophe. Abdelaziz Bouteflika, qui a rappelé que le gouvernement est mobilisé pour secourir les victimes, a appelé les services de l'Etat à faire davantage. Le président Bouteflika a aussi invité l'assistance, qui a suivi son discours à l'université de Tlemcen, à se recueillir sur la mémoire des victimes. Il a aussi indiqué que cette nouvelle épreuve sera «l'occasion de faire taire les haines» dans cette région.