Photo : APS De notre envoyé spécial à Tlemcen Ali Boukhlef Abdelaziz Bouteflika a achevé, hier en début de soirée, une visite menée au pas de charge durant deux jours pleins dans la wilaya de Tlemcen. Si la première journée du périple présidentiel a été marquée par deux temps forts, à savoir un bain de foule et un discours au campus universitaire, celle d'hier a été consacrée beaucoup plus aux inaugurations et autres lancements de projets. Mais, contrairement à plusieurs de ses déplacements à l'intérieur du pays, le président de la République s'est permis un bain de jouvence en assistant à une magnifique soirée de chant classique local. Accompagné de ses ministres, de l'ancien président Ahmed Benbella –qui a dansé en compagnie de son épouse Z'hor- et des membres du panel des sages de l'Union africaine, le chef de l'Etat a suivi une série de chants andalous interprétés avec brio par trois virtuoses de la musique algérienne classique, issus de trois générations différentes, à savoir l'inénarrable Nouri Koufi, l'élégante Rym Hakiki et le maestro Cheikh El Ghafour. C'est dans cette lancée et restant toujours dans le domaine artistique et patrimonial que le Président s'est rendu, tôt hier matin, sur le plateau de Lalla Setti, un des lieux mythiques de la ville de Tlemcen. Perché sur les hauteurs de la capitale des Zianides et offrant une vue imprenable sur la ville, le site de Lalla Setti est certes un lieu de culte, mais également un endroit touristique par excellence. Puisque, en plus d'une statue dédiée à la dernière des sept filles de l'emblématique Abdelkader Djillali –un des saints de Tlemcen- les autorités de la wilaya ont eu l'ingénieuse idée d'y construire un parc d'attractions muni d'un magnifique lac artificiel. Et pour régler le problème du transport, un téléphérique va relier la crête au centre-ville de Tlemcen. Le gros œuvre de l'ouvrage est terminé et les câbles sont déjà placés. Il ne reste que l'installation des cabines qui vont apparemment arriver bientôt. D'autres sites et infrastructures sont aussi visités par le président de la République. Il s'agit, entre autres, d'un nouvel hôpital, de deux projets de logements et d'une station d'épuration. Tout au long de son parcours, Abdelaziz Bouteflika a écouté les explications sur les projets visités, mais a rarement fait des remarques ou des suggestions. Une seule des escales fait presque l'exception, puisque toujours sur le plateau de Lalla Setti où il a aussi inauguré un musée dédié à la wilaya V historique, un groupe d'anciens moudjahidine a lu une motion de soutien au chef de l'Etat. Sauf que le terme de «troisième mandat» n'a pas été prononcé, comme c'est le cas un peu partout dans le pays. Le lecteur de la déclaration s'est juste contenté de répondre que, si cette mention a disparu, c'est parce que «ce n'est pas le moment», avant de lancer aux journalistes un sourire narquois. A plusieurs reprises, des escales prévues dans le programme présidentiel ont été soit reportées soit simplement annulées pour des raisons diverses. «Soit a manque de temps soit par d'autres considérations», dit-on dans l'entourage du chef de l'Etat. Abdelaziz Bouteflika devait regagner la capitale dans la soirée.