Encore heureux en ce début de troisième millénaire que la culture reste toujours quelque chose d'intemporelle par rapport au reste des autres occupations et préoccupation et vient confirmer l'exception qui légitime toute règle.Encore heureux qu'elle ne soit pas qu'une science infuse minoritairement détenue par un aréopage qui l'enseignerait sans trop tenir compte des sensibilités et prédispositions naturelles de ceux qui, en faisant le choix de devenir hommes de culture et artistes, aspirent à donner un sens à leur vie autrement que sous le prisme de la réussite matérielle. Quoique la réussite ne soit pas obligatoirement opposable, loin s'en faut.Et toujours en ce troisième millénaire de la voiture hybride, l'iPad, les tablettes, etc. et également et surtout des techniques les plus surprenantes de création artistique assistée de procédés informatiques, de numérisation tous azimuts, il n'en sera pas moins prévisible que même embryonnaires en Algérie et sans doute parce qu'elles le sont, les écoles des beaux-arts, les conservatoires de musique, les centres d'apprentissage, de formation professionnelle et l'enseignement des activités traditionnelles et artisanales ne vont en rien altérer le génie qui sommeille en des jeunes créateurs, des autodidactes qui ne peuvent en réalité mieux s'exprimer et donner le meilleur d'eux-mêmes que s'ils sont en dehors d'un cadre pédagogique consacré, voire conformiste.Or, l'expérience de tous les jours n'a de cesse de démontrer que le conformisme culturel dans le pays a pour vérité vraie de provoquer une incontestable inhibition chez les authentiques artistes. Bien entendu, cette forme d'empirisme n'est pas la seule voie, voire la voie idéale. Bien au contraire, l'apprentissage de tout métier ou activité nécessite un support théorique consistant qui lui serait une sorte d'adjuvant. Jusqu'à maintenant, parler de la culture et des arts pour de nombreux étudiants du pays profond ne semble circonscrire que la seule capitale en qualité portion du territoire où seraient implantées les infrastructures idoines à même de leur permettre et l'acquisition théorique et la maîtrise des connaissances. La raison ? La concentration des moyens humains d'encadrement, matériaux et équipements qui font que toutes les infrastructures disponibles dans le pays profond ne demeureront toujours qu'accessoires à la seule idée qu'elles ne seront pas d'un grand concours à leurs aptitudes naturelles. A. L.