Le 14 janvier 2012 marque le premier anniversaire de la révolution du Jasmin en Tunisie, qui a sonné le glas du régime de Ben Ali, après vingt quatre ans de règne sans partage sur ce pays. Cette révolution, unique dans les annales de l'histoire de la Tunisie, déclenchée par un geste désespéré d'un marchand de légumes ambulant, nommé Bouazizi, provoquera par effet papillon, une série de révolutions dans le Monde arabe, que l'on a convenu d'appeler «le Printemps arabe». Sa célébration aujourd'hui est, pour les Tunisiens, l'an I de l'acte fondateur d'une nouvelle République. Une démarche qui a été entamée par les premières élections pluralistes dans le pays, qui devrait déboucher, dans une année, à la mise en place d'une nouvelle Constitution démocratique, à laquelle s‘attelle la coalition de partis, constituée du mouvement d'obédience islamiste Ennahda, qui a du partager le pouvoir avec Etakatol (la coalition) et le Congrès pour la République, de Moncef Marzouki. Aujourd'hui, en présence de nombreux chefs d'Etat étrangers, la Tunisie tient à immortaliser avec faste le premier anniversaire de la Révolution, et l'Algérie n'est pas en reste de cet important événement dans la vie de ce pays frère. Elle sera représentée par le président Bouteflika, qui effectue une visite officielle dans ce pays, à cette occasion, pour bien fermer la parenthèse du quiproquo soulevé par les déclarations du président provisoire Marzouki, et de réaffirmer les liens solides avec nos voisins tunisiens, avec lesquels les Algériens partagent des frontières mais, aussi une histoire commune qui remonte à l'ère de la lutte de libération nationale, durant laquelle se sont mêlés les sangs des deux peuples à Sakiet Sidi-Youcef. L'Algérie, qui a suivi avec intérêt la révolution démocratique en Tunisie, qui, souligne-t-on, favorisé le rapprochement des deux pays, réaffirme aujourd'hui, par la présence du chef de l'Etat à ce moment mémorable dans la vie des Tunisiens, sa volonté de l'accompagner dans sa transition démocratique, comme en témoigne son geste hautement symbolique, qu'il convient de citer au passage, en accordant un prêt, dont une partie non remboursable, de 100 millions de dollars il y a quelques mois. C'est un signal fort adressé par Bouteflika à ce pays, à l'occasion de sa visite à Tunis, qui, tient-on à souligner, aura une série d'entretiens en tête à tête avec le président provisoire tunisien, Moncef Marzouki, qui sera suivie d'un déjeuner officiel au Palais de Carthage. Au programme de l'hôte de la Tunisie, figure également une visite à une exposition dédiée à la révolution du Jasmin, de même qu'il prendra la parole lors d'une plénière, en compagnie d'autres chefs d'Etat étrangers, dont l'émir du Qatar et le chef du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil.