Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les récentes modifications et facilitations accordées par l'Etat aux investisseurs au terme des décrets annoncés en février 2011 pourraient mettre logiquement le monde de l'emploi sur une bonne courbe. C'est une équation inéluctable pour maintenir l'équilibre des enrôlements au sein des entreprises, notamment privées. A cela s'ajoute l'allègement de la procédure d'octroi des crédits aux porteurs de projets une fois leurs dossiers ficelés et validés. Ces textes venant telle une bouffée d'oxygène dissipent tout le doute sur la validation des prêts bancaires au profit des demandeurs grâce à la commission de suivi qui se charge de l'étude et donc épargne au postulant bien des acrobaties devant les guichets de banque. Pourtant, ce n'est pas toujours gagné. Car l'approbation des projets renvoie à une étude minutieuse. Démarche que la plupart des actifs récusent si, au final, «ils ne bénéficient pas du quitus». Cela n'a pas empêché ce nouveau souffle du changement «administratif» sur les dispositifs d'appui (Ansej, Cnac, Anem) d'avoir apporté une évolution sensible, de l'avis d'un responsable à l'emploi. Pour preuve, beaucoup de sans-emploi ont bénéficié différemment des avantages des dispositifs d'insertion en 2011. Le rush aura été maximal à la suite des mesures annoncées par le gouvernement sur une réelle prise en charge de cette frange vivant le calvaire. A peine une année est-elle passée sur cette métamorphose, le malaise persiste. De jour en jour, les demandes s'entassent sur les bureaux des pourvoyeurs. Ce qui renvoie à la première donne somme toute logique, celle de booster les investissements. Si cela n'est pas le propre de Constantine, car toutes les wilayas souffrent de l'inactivité, la capitale de l'Est dispose de peu d'opportunité malgré la présence des pôles par excellence d'industries mécaniques et pharmaceutiques. «Le secteur des industries lourdes, surtout mécaniques, est soumis à des plans de charge et ne peut s'aventurer à enrôler des personnes sans lendemain garanti», explique un cadre local sur la disproportion entre l'importance de l'activité et le peu de postes qu'elle dispense. C'est pourquoi il faudra puiser dans les entreprises (PME, PMI) pour créer des postes et surtout convaincre les entreprises existantes à jouer le jeu pour faire baisser le chômage. On estime le nombre de demandeurs d'emploi à 300 000 par an pour la seule agence du chef-lieu. Alors que le taux de chômage a atteint les 11% durant l'année 2010. Pour l'année écoulée, les responsables affichent un certain optimisme de le voir décroître d'un degré, vu les indicateurs «positifs», à savoir le nombre important de placements effectués en 2011 qui a touché toutes les catégories et tous les niveaux chez les jeunes sans omettre les projets entérinés via l'Ansej. «On n'a pas encore fixé le taux réel pour l'année 2011. C'est vers la fin février qu'on saura davantage sur les chiffres. Il faudra réunir tous les paramètres pour pouvoir émettre avec précision la courbe de chômage», a souligné M Abdelkrim Dris, directeur de l'Agence nationale de l'emploi à Constantine. A vrai dire, les chiffres officiels ne sont communiqués qu'avec l'aval de la tutelle, la seule habilitée à assurer cet exercice délicat et sensible. Toutefois, notre interlocuteur reconnaît l'efficience des nouvelles mesures entrées en application, en témoigne «la sensible évolution dans les placements et les approbations des projets présentés». En outre, l'Anem accueille au quotidien des centaines de jeunes pour la revalidation des cartes tous les trois mois, leur ouvrant droit à une éventuelle insertion professionnelle. «La sensibilisation joue un grand rôle sur cet aspect», a souligné le directeur. Pour le présent quinquennat, le souhait des dispositifs (DAIP) demeure lié à la profusion de la cartographie des investissements, seule garante de la résorption du chômage. «Il faut multiplier les actions d'investissements à Constantine», a-t-il encore ajouté. Pour l'heure, les secteurs les plus prisés sont le BTPH en raison des chantiers engagés dans cette wilaya et notamment les services. L'agriculture pourra à l'avenir servir d'un bon atout pour l'emploi. Ainsi, des opérations de vulgarisation au niveau des communes de Aïn Abid et de Zighoud Youcef constituent une source non négligeable apte à contribuer à la résorption du chômage de par leur vocation agricole. Tant qu'on ne connaît pas l'incidence réelle de ce mal qui ronge le quotidien des jeunes, on ne pourra certifier la réussite totale des insertions des chômeurs. De visu les rues et ruelles sont investies par les vendeurs informels, et la plupart des jeunes s'adonnent à des petits commerces et vendent des produits divers, histoire d'avoir un travail journalier.