Selon les statistiques officielles présentées hier au chef de l'Etat par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale lors de son audition, le taux de chômage a baissé de près de 20%. Durant la période 1999-2007, ce taux est passé de près de 30% à 11,8% en 2007. Cette grande performance a été relevée par le président de la République qui, à l'issue de l'exposé de son ministre, n'a pas manqué d'affirmer : «En assurant un recul significatif du chômage et en augmentant sensiblement le taux d'activité dans notre pays, les efforts investis par l'Etat pour la relance économique et pour la création d'emplois ont donné des fruits incontestables». Cependant, Abdelaziz Bouteflika tient à ce que la lutte contre le chômage se poursuive car «la courbe démographique de la population amène chaque année, sur le marché du travail, près de 300 000 nouveaux demandeurs d'emploi». A cette fin, le chef de l'Etat a émis ses directives. En premier lieu, il a recommandé l'intégration dans l'ensemble des programmes de développement soutenus par le budget de l'Etat, la création du maximum d'emplois, qu'il s'agisse du soutien à l'agriculture dans tous ses créneaux ou de multiples dispositifs de soutien au microcrédit. «L'Etat engagera toute la ressource nécessaire pour autant que ces programmes soient bien utilisés et qu'ils aillent aux demandeurs réels d'emploi». De même, le chef de l'Etat a exigé la mobilisation des capacités de la formation professionnelle pour accompagner les demandeurs d'emploi par l'offre d'une qualification ou d'une mise à niveau. En second lieu, «la politique publique d'appui à l'investissement et à la mise à niveau des entreprises devra à l'avenir insérer dans ses critères l'offre d'emploi par les opérateurs demandant le soutien public», a précisé le président Bouteflika. Soutenant la politique de l'emploi d'attente, Abdelaziz Bouteflika a exigé le maintien de ce programme à son niveau actuel «car il participe à l'occupation des demandeurs d'emploi et à leur procurer un revenu minimum» et cela en attendant que les conditions soient réunies pour leur insertion réelle dans le monde du travail. Parallèlement à ces décisions, le gouvernement doit poursuivre ses efforts d'identification de la demande réelle d'emplois au niveau de chaque wilaya, a insisté le chef de l'Etat qui a exigé de l'Office national des statistiques d'accorder une importance particulière à ce volet. Le gouvernement est chargé également de renforcer encore davantage les moyens d'intervention de l'Inspection du travail. «Une politique efficace de lutte contre le chômage a nécessairement besoin d'une lutte permanente contre l'emploi informel et contre le contournement de la législation du travail», a fait remarquer le Président. Le chef de l'Etat a, en outre, insisté sur l'intégration de la variable emploi dans la mise en œuvre de la politique d'investissement et a instruit tous les responsables de poursuivre les efforts engagés dans le cadre de l'insertion professionnelle des jeunes, notamment à travers le développement de l'entreprenariat des jeunes et la promotion de l'emploi salarié. Enfin, le chef de l'Etat a invité le gouvernement à poursuivre le dialogue social avec les représentants des travailleurs et le patronat. H. Y.