Les dirigeants de l'Union africaine (UA) ont reporté au prochain sommet, en juin, l'élection du président de la Commission africaine, après l'échec consommé du 18e Sommet d'Addis-Abeba à doter l'UA de son organe exécutif. Quatre tours de scrutin n'ont pas suffi pour départager entre la ministre sud-africaine de l'Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma, et le président sortant de la Commission, le Gabonais Jean Ping, qui brigue un second mandat de quatre ans. Jean Ping, 69 ans, a pourtant devancé légèrement sa concurrente sud-africaine, ancienne ministre sud-africaine des Affaires étrangères et ex-épouse du président Jacob Zuma, lors de trois premiers tours de vote hier matin (28 contre 25, 27 contre 26, puis 29 contre 24 voix), a-t-on annoncé. La candidate de la nation arc-en-ciel, Mme Dlamini-Zuma, a été alors contrainte par le règlement de retirer sa candidature, mais M. Ping, désormais seul en lice, n'a cependant pas atteint la majorité requise des deux tiers pour être élu. Il a obtenu lors de ce quatrième tour 32 voix et 20 bulletins blancs, alors qu'une majorité qualifiée de 36 voix était nécessaire. En attendant le prochain sommet, la présidence de la Commission sera assurée par intérim par son actuel vice-président, le Kényan Erastus Mwencha. Les travaux du 18e Sommet de l'Union africaine (UA), qui se sont poursuivis hier avec la participation du Premier ministre M. Ahmed Ouyahia, en qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ont porté sur les questions inscrites à l'ordre du jour de ce sommet, notamment les plans de renforcement des échanges commerciaux intra-africains, l'examen des recommandations du Conseil exécutif et du rapport du Conseil de paix et de sécurité, ainsi que l'élection du président et du vice-président de la Commission. Mandatés par les chefs d'Etat africains, les ministres des Affaires étrangères éliront également les commissaires de l'UA, les dix membres du Conseil africain de paix et de sécurité et le juge du Tribunal administratif de l'UA. Dans son intervention, dimanche soir, lors de la séance consacrée à l'examen du thème du sommet, à savoir «le commerce intra- africain», M. Ahmed Ouyahia avait indiqué que le commerce intra-africain était «un facteur stratégique pour la réalisation de la complémentarité régionale et continentale». M. Ouyahia a souligné que «les plans d'action prévus au niveau de l'UA et du Nepad, en vue d'accélérer la mise en place de réseaux régionaux de transport et de communication, constituent un défi majeur pour la réalisation des objectifs communs de développement du commerce intra-africain». La séance de l'UA a été suspendue hier, en fin de matinée, en attendant de décider l'organisation d'un éventuel nouveau tour de scrutin. A. R.